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Rigueur et spontanéité Bruxelles
Conservatoire
10/18/2014 -
Wolfgang Amadeus Mozart: Quatuor à cordes n° 1, K. 73f [80]
Enrique Granados: Pequena romanza
Maurice Ravel: Quatuor
Dimitri Chostakovitch: Quatuor à cordes n° 4, opus 83
Quatuor Casals: Vera Martínez Mehner, Abel Tomàs Realp (violon), Jonathan Brown (alto), Arnau Tomàs Realp (violoncelle)
Le Quatuor Casals (© Josep Molina)
Le Conservatoire demeure dans un état toujours aussi déplorable. Heureusement que le hall reste accueillant parce que la grande salle est sinistre, malgré la présence de quelques plantes sur la scène, et le foyer n’incite pas à s’y attarder. Et ne parlons même pas de la buvette, épouvantable. Des concerts de qualité continuent pourtant de se dérouler dans ce lieu historique, notamment ceux du Bozar, qui y développe chaque saison quelques cycles dont un consacré au quatuor à cordes.
Le Quatuor Casals débute son programme, plutôt original, avec le Premier Quatuor (1770) de Mozart, durant lequel il révèle d’emblée une solide maîtrise : exécution divertissante et ordonnée, proportionnée dans la forme et juste sur le fond. Cet ouvrage d’un compositeur âgé d’à peine 14 ans s’écoute sans déplaisir mais l’attrait du concert réside ailleurs. Celui-ci se poursuit avec Pequena romanza de Granados, d’abord prévu en début de seconde partie. Sans surprise, les musiciens, qui jouent, cette fois, dans leur arbre généalogique, du moins pour trois d’entre eux, ressentent intimement cette brève page qui présente toutefois un intérêt secondaire.
Le Quatuor (1902-1903) de Ravel permet de mieux apprécier l’habilité et la probité de la formation qui en livre une interprétation raffinée, approfondie et structurée. Malgré quelques furtives approximations, la prestation témoigne tout à la fois de rigueur et de spontanéité. Le Quatuor Casals, qui fait preuve d’un excellent sens de la pulsation, cultive une sonorité plutôt mate et légèrement granuleuse. Occupant à lui seul toute la seconde partie, le Quatrième Quatuor (1949) de Chostakovitch procure autant de satisfactions: lyrisme des phrasés, équilibre de la structure, contraste de la dynamique, clarté des lignes. Vera Martínez Mehner, Abel Tomàs, Jonathan Brown et Arnau Tomàs en restituent attentivement, et avec intensité, le climat expressif, lourd de signification. La formation prend congé du public avec une page baignant dans un esprit bien différent, la «Polka», extraite des Deux Pièces pour quatuor à cordes (1931) de Chostakovitch.
Prochain quatuor à se produire au Conservatoire dans le cadre de la cent quarante-neuvième saison du Bozar, le 15 novembre, le Quatuor Pavel Haas défendra un programme entièrement tchèque : Miniatures et Second Quintette avec piano de Dvorák, avec Nicholas Angelich, Second Quatuor de Smetana.
Le site du Quatuor Casals
Sébastien Foucart
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