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Monumental

Berlin
Philharmonie
09/09/2014 -  et 11 septembre 2014 (London)
Gustav Mahler : Symphonie n° 3
Gerhild Romberger (contralto)
Damen des Chores der Oper Leipzig, Alessandro Zuppardo (chef de chœur), Damen des Gewandhauschores, Gregor Meyer (chef de chœur), Gewandhauskinderchor, Frank-Steffen Elster (chef de chœur), Gewandhausorchester de Leipzig, Alan Gilbert (direction)


A. Gilbert (© Christian Fanghänel)


Deuxième changement annoncé de cette Musikfest de Berlin: le remplacement du Kapellmeister de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Riccardo Chailly, qui s’est fracturé un bras, par le chef américain Alan Gilbert, directeur musical du Philharmonique de New York, le programme restant inchangé avec la monumentale Troisième Symphonie de Mahler qui a occasionné un déplacement en masse des forces musicales de la ville saxonne.


Monumentale, mais pas écrasante cette immense symphonie, hymne à la Nature, de près de 100 minutes de musique avec son effectif énorme et ses six mouvements. Alan Gilbert en a donné une exécution qui restera mémorable par la grande sobriété de sa direction : point d’emportements non contrôlés mais une gestuelle très lisible (il dirige sans partition), un respect total des indications de tempo, un contrôle total du son jamais forcé pour faire de l’effet. Dès le premier mouvement (Kräftig), il adopte une battue quasi militaire s’assurant la cohésion de son effectif, un orchestre d’une discipline inouïe. La légèreté du Tempo di minuetto, la sérénité du dernier mouvement, l’allégresse de la cinquième partie, où intervint un chœur superlatif de pureté angélique, tout semblait aller de soi sous sa conduite droite et sûre. La quatrième partie, le nocturne, avec intervention de l’alto sur les strophes de Zarathoustra, a été le point culminant de la soirée. Pas seulement grâce à la merveilleuse chanteuse qu’est le contralto allemand Gerhild Romberger, d’une impeccable tenue vocale, à l’élocution miraculeuse et au timbre somptueux et cuivré, mais par l’atmosphère créée autour de ce chant par tout l’orchestre, particulièrement les vents avec les réponses grinçantes et sinistres de la clarinette. Tant d’autres détails méritent d’être signalés comme les étonnants aigus angéliques de ce véritable contralto dans son dialogue avec le chœur féminin dans le lied du Knaben Wunderhorn. Et, probablement le moment le plus mystérieux, dans le troisième mouvement (Scherzando) où un cor de postillon (Posthorn) dialogue avec le violon «aus der Ferne». Comme pour les trois trompettes d’Une vie de héros lors du concert du Philharmonique de Munich trois jours plus tôt, on se demande d’où peuvent bien jouer ces instruments pour donner ainsi l’impression de venir du ciel. Autre miracle acoustique de la salle berlinoise qui n’est pas près d’être égalé...



Olivier Brunel

 

 

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