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Le mois du mélomane professionnel
10/01/2022




Je regarde ConcertoNet et je cherche mon dernier éditorial. Je trouve 04/01/2021. Un an et demi sont passés depuis. Plusieurs hospitalisations, plusieurs anesthésies, plusieurs interventions. L’important est que j’ai gagné le combat contre la mort qui m’y a attendu.


Je reprends donc mes activités. Le premier événement fut d’aller à l’Opéra de Paris pour y voir Tosca de Puccini. Qui dit opéra, dit théâtre et musique. Pour ce qui est du théâtre, agréablement surpris par la mise en scène de Pierre Audi. D’une histoire de fait divers racontant comment un homme puissant qui désire une femme appartenant à un autre utilise tous les moyens pour y arriver et échoue en y laissant sa vie non sans tuer l’amant de la femme désirée et en provoquant le suicide de la femme, il a tiré un spectacle où l’ambiance sociale des événements devient l’essentiel. Une grande croix de bois surplombe la scène pour bien indiquer la présence écrasante de l’Eglise. Tout indique une ambiance suffocante d’une société où la liberté est absente. Le fait divers devient une histoire politique derrière la banalité des désirs humains. L’effet sur le spectateur est tout autre que ce qu’il risquait d’être. Une belle réussite. Ensuite, la musique. Le plaisir de retrouver l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, égal à lui‑même avec le formidable Gustavo Duhamel qui, pendant mon absence, est devenu le directeur musical de l’Opéra. Donc chef et orchestre parfaits.


Tout n’est pas aussi réussi du côté des chanteurs. Scarpia, très correct. Mario, plus que correct avec un très bel air du troisième acte. Puccini n’a pas permis au chanteur de recevoir les applaudissements du public avec la ligne musicale qui empêche toute interruption. Il est bon pour une chanteuse d’avoir une voix puissante. Saioa Hernandez l’a. Mais est‑ce nécessaire de l’utiliser comme elle le fait dans ce rôle ? Par moment, on dirait qu’elle crie plutôt qu’elle chante. J’ai souri en écoutant Mario, au troisième acte parler de la douceur de la voix de son amante. N’empêche que, malgré ce défaut, je suis sorti heureux d’avoir retrouvé l’Opéra. J’espère avoir encore ce plaisir bien que je ne puisse assister qu’aux spectacles en matinée, âge et santé obligent.


Mon occupation musicale essentielle pendant ma maladie fut un parcours des concertos pour violon, si abondants et si beaux, des XXe et XXIe siècles. Ma dernière trouvaille fut le concerto de Thomas Adès, Concentric Paths, excellent. Quand je pense qu’au début du XXe, on pensait que le temps du violon‑roi était terminé...


On se retrouve à la Toussaint.


Benjamin Duvshani

 

 

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