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08/16/2023
« Joaquín Achúcarro in recital at the Guggenheim Museum Bilbao »
Johannes Brahms : Intermezzi, opus 118 n° 2 & opus 117 n° 1 et n° 2
Frédéric Chopin : Sonata pour piano n° 3, opus 58
Serge Rachmaninov : Préludes, opus 23 n° 1, n° 4 et n° 10 & opus 32 n° 12
Franz Liszt : Valse oubliée n° 1 – Liebestraum n° 3
Alexandre Scriabine : Etudes, opus 2 n° 1 & opus 8 n° 12
Edvard Grieg : Pièces lyriques, opus 54 : 4. « Notturno »
« Joaquín Achúcarro in conversation »

Joaquín Achúcarro (piano)
Enregistré à Bilbao (21‑22 mai 2022) – 150’
EuroArts 2069598 – Image NTSC 16:9 – Son PCM Stereo DTS 5.0 – Region Code: 0 – Sous‑titres en espagnol et en anglais


Sélectionné par la rédaction





Récital enregistré dans sa ville natale de Bilbao en 2022 assorti d’une conversation avec le pianiste espagnol Joaquín Achúcarro que l’Europe découvre aujourd’hui.


Véritable légende du piano, Joaquín Achúcarro, aujourd’hui âgé de 90 ans, fait tardivement une carrière européenne après avoir été un pédagogue et un concertiste recherché, principalement aux Etats‑Unis. Un responsable du département classique de la Fnac nous confirme que ses enregistrements ne se sont jamais vraiment bien vendus en France. Cependant, nombreux sont ceux qui, comme nous, rêvaient de le voir jouer, ne le connaissant que par ces nombreux enregistrements de Brahms et de musique espagnole ainsi que plus tardivement par les concerts filmés publiés sous les baguettes de Colin Davis et Simon Rattle (sur DVD respectivement Opus Arte et EuroArts). Récemment, il a gravé pour l’éditeur français La Dolce Volta deux formidables récitals Chopin et Schumann. On l’a entendu en 2021 au Festival de Verbier, pour lequel il avait concocté un magnifique programme brahmsien.


Le concert que publie l’éditeur berlinois EuroArts avec l’aide de la Fundatíon BBVA, édité avec grand soin, présente le pianiste dans un récital donné en mai 2022 à l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire dans sa ville natale de Bilbao au musée Guggenheim, pièce maîtresse en verre, titane et béton de l’architecte américano-canadien Frank Gehry qui est venu en 1997 embellir les rives de la Ria de Bilbao. Le pianiste y joue sans public ni partition, devant la célèbre toile One Hundred and Fifty Multicolored Marilyns d’Andy Warhol et des œuvres de Cy Twombly et Robert Rauschenberg, comme il l’avait fait en 2009 au musée du Prado de Madrid devant les toiles de Goya (récital donné en bonus avec le Second Concerto de Brahms du DVD Opus Arte).


Le programme, très varié, reflète parfaitement le répertoire prisé par le pianiste basque tout au long de sa carrière. Il débute avec trois Intermezzi des Opus 117 et 118, pièces de la maturité de Brahms, dont il donne une interprétation passionnée, avec de riches couleurs, loin des visions sépulcrales qu’on leur confère souvent. Ce n’est pas le cas de la Troisième Sonate de Chopin, monument qui semble un peu échapper au pianiste par ses grandes dimensions et duquel est absente la fougue juvénile qui devrait animer ces pages car, hormis le Largo que vient éclairer quelques belles couleurs, l’ensemble est assez monochrome. Achúcarro excelle davantage chez Chopin dans les plus petites formes comme dans les 24 Préludes de l’enregistrement de 2018 pour La Dolce Volta.


De Liszt, une fantomatique Valse oubliée jouée à un tempo très modéré et un bien onirique Rêve d’amour. Les œuvres russes sont celles où il révèle les plus belles qualités digitales et sentimentales, avec quatre Préludes de Rachmaninov choisis parmi les plus mystiques et deux Etudes virtuoses de Scriabine. Le récital s’achève sur des sonorités blafardes par un Nocturne de Grieg, dont il a joué toute sa vie le Concerto et avec qui il révèle dans l’entretien donné en bonus une lointaine parenté.


L’interview, menée par José Luis García del Busto, commence dans l’autocélébration par ce journaliste, ce qui permet de voir quelques extraits des précédents DVD et de recueillir les souvenirs du pianiste de ces collaborations capitales avec les chefs Colin Davis et Simon Rattle. Mais le cœur de l’entretien offre des réflexions d’une grande clairvoyance et intelligence dignes d’un grand pédagogue (plus de trente ans d’enseignement aux Etats‑Unis) sur les œuvres jouées et leurs compositeurs. La conversation de plus d’une heure fait ensuite la part belle à l’évocation de deux pianistes essentiels du XXe siècle : Arthur Rubinstein et Alicia de Laroccha, qu’il a bien connus et dont l’influence a été forte. Quelques passionnantes pensées sur le mystère de la musique, de sa composition et de son interprétation concluent ce portrait qui permet faire très ample connaissance avec ce grand maître du clavier.


Le site de Joaquín Achúcarro


Olivier Brunel

 

 

 

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