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07/16/2017
Death in Venice
John Neumeier (chorégraphie, mise en scène, lumières, costumes), Johann Sebastian Bach, Richard Wagner (musique), Lloyd Riggins (Gustav von Aschenbach, Maître de ballet), Laura Cazzaniga (Son assistante, Sa mère, La mère de Tadzio), Ivan Urban (Son «Frédéric le Grand»), Hélène Bouchet (Sa «La Barbarina»), Silvia Azzoni, Alexandre Riabko (Ses «concepts»), Edvin Revazov (Tadzio), Jirí Bubenícek, Otto Bubenícek (Le voyageur), Arsen Megrabian (Jaschu), Konstantin Tselikov (Le jeune Aschenbach), Ballet Hamburg, Elizabeth Cooper (piano), Peter Schmidt (décors, costumes), Thomas Grimm (réalisation)
Der andere Liebestod
Norbert Beilharz (réalisation)
Enregistré à Baden-Baden (2004) – 123’ (+ bonus 59’)
Arthaus Musik Blu-ray 109275 (ou DVD 109274) – Son PCM Stereo – Region free – Format 16:9 – Sous-titres en anglais et en français


Must de ConcertoNet





Ce ballet librement adapté par John Neumeier de la nouvelle de Thomas Mann La Mort à Venise, créé par le Ballet de Hambourg en 2003 a été présenté à Paris au Théâtre du Châtelet en 2008. Cet enregistrement a été réalisé au Festspielhaus Baden-Baden en 2004.


Comme il s’en explique dans le documentaire L’Autre Liebestod donné en bonus (on déplore cependant que la notice du disque Blu-ray ne comporte aucun texte), le projet en a germé longtemps dans l’esprit du chorégraphe, qui, adolescent, avait pour la première fois lu la nouvelle. Son interview est émaillée de citations de Thomas Mann, ses déclarations vont plutôt dans le sens d’une approche contemplative. Or la chorégraphie, à l’instar de l’approche cinématographique de Visconti, a une orientation très sensuelle des rapports entre Aschenbach et Tadzio alors que dans la nouvelle, l’attraction est fortement sublimée derrière le rempart d’un hédonisme hellénisant et d’un fort antagonisme apollino-dionysiaque.


En revanche, Neumeier justifie bien, à renfort de liens historiques dont certains sont un peu tirés par les cheveux et surtout pas vraiment nécessaires, l’option de faire d’Aschenbach un chorégraphe en pleine création d’un ballet sur Frédéric le Grand avec pour substrat L’Offrande musicale, un homme exigeant, surmené, excédé qui, à l’occasion d’un songe, d’une vision, s’échappe (en rêve?) vers Venise où il rencontre Tadzio, l’amour et la mort. La musique de Wagner, ainsi que d’autres plus décoratives mais non citées, prend le relais au Lido, jouée tantôt par l’orchestre (la Bacchanale de Tannhäuser, excellent choix pour les jeux de balle sur la plage), tantôt au piano sur scène par Elizabeth Cooper.


La distribution est excellente, avec toutes les grandes individualités que comportait la compagnie hambourgeoise il y a quinze ans: Lloyd Riggins en Aschenbach, Hélène Bouchet, Ivan Urban, Laura Cazzaniga, Sébastien Thill, les frères jumeaux Jirí et Otto Bubenícek (les incarnations de Louis II dans son Swan Lake) pour les rôles secondaires à Venise (gondolier, coiffeur, Dionysos, etc.). Lloyd Riggins interprète suprêmement le chorégraphe au comportement d’enfant gâté, adulé et surmené dans l’exercice de son art puis de l’Aschenbach gagné par la fascination et l’alanguissement au Grand Hôtel des Bains.


Neumeier a créé une de ses plus belles chorégraphies, fascinantes dans ses deux facettes. Les idées pour illustrer les numéros de L’Offrande musicale sont simplement géniales et il utilise les immenses capacités d’Hélène Bouchet (Barbarina) et Ivan Urban (Frédéric le Grand) avec un raffinement exquis. A Venise, les mouvements d’ensemble sont réglés avec l’art que l’on sait et Neumeier a réalisé une scénographie à la fois simple et élaborée, comme les éclairages et les costumes cosignés par Peter Schmidt. Les interventions des jumeaux Bubenícek, qui doublent les rôles-clés menant Aschenbach à sa déchéance, sont proprement stupéfiants. Tadzio est interprété par Edvin Revazov (son futur Onéguine dans Tatiana), qui compense sa maturité physique par l’étrangeté de son expression. Il est très crédible dans ce rôle assez malsain dont il se tire en beauté.


On reproche cependant à la pièce quelques longueurs qui sont des redites, sans lesquelles son impact dramatique serait un peu plus fort.


Olivier Brunel

 

 

 

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