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02/08/2007
Béla Bartok : Kossuth, DD 75a – Le Prince de bois, sz. 60
Orchestre Philharmonique National Hongrois, Zoltan Kocsis (direction)
Enregistrement : 2006, Palais des Arts de Budapest – 71’36
1 SACD Hungaroton HSACD 32502 (distribution : Intégral)



Zoltan Kocsis assume la charge de chef titulaire de l’Orchestre Philharmonique National Hongrois depuis presque dix ans. Ce qui lui a laissé le temps de perfectionner sa pratique de la direction d’orchestre (une nouvelle spécialisation pas forcément évidente au départ, même pour un pianiste aussi polyvalent) et de bien connaître une phalange qui affiche aujourd’hui une excellente santé instrumentale (on a pu récemment en juger à Paris, au cours d’un concert révélateur, lire ici).


À présent les enregistrements suivent, et en particulier cette nouvelle série Bartok, destinée à prendre le relais des vieux documents de l’Edition Nationale Hongroise, dont certains affichent à présent un âge disqualifiant. Une relève assurée avec panache, comme le laissait déjà entrevoir un premier SACD consacré au Concerto pour orchestre, sans doute l’un des meilleurs enregistrements actuels d’une œuvre pourtant archi-fréquentée.


Ce nouveau volume se révèle de la même trempe, autant techniquement (une prise de son luxueuse, à la fois en stéréo et en multicanal) que musicalement. On apprécie l’approche scrupuleuse de Kocsis, très attentif à la finition instrumentale et préférant une certaine qualité de timbre à une expressivité peut-être plus accrocheuse mais désordonnée. Son Prince de bois raconte certes une anecdote féerique mais nous fait admirer surtout une magnifique démonstration de mise en place orchestrale, où chaque variation de dynamique et chaque passage de relais entre les premiers pupitres s’effectue avec une parfaite évidence. Aucune froideur cependant, ne serait-ce qu’en raison de l’identité sonore très forte de l’orchestre, qui échappe agréablement à l’actuelle standardisation internationale.


Couplage intéressant avec le plus rare poème symphonique Kossuth, premier ouvrage orchestral d’envergure de Bartok, encore marqué par de nets restes d’influences post-romantiques et en particulier straussiennes (Bartok avait été bouleversé par l’audition d’Also sprach Zarathustra). Ici encore c’est le savoir-faire de l’orchestre qui se révèle déterminant, ainsi bien sûr que son identité nationale hongroise, indispensable pour bien défendre ce poème symphonique aux racines magyares très fortes, conçu par Bartok comme un véritable manifeste anti-autrichien. On pourra enfin ranger le vieil enregistrement de György Lehel au rayon des archives. Quant à la seule version idiomatique récente de Kossuth, signée par Ivan Fischer à la tête de l’autre grande phalange de Budapest (avec le Concerto pour orchestre et Trois scènes villageoises, chez Philips), elle s’en trouve marginalisée, l’approche plus fine et moins bariolée de Kocsis réussissant à révéler avec davantage d’élégance l’intérêt de cette partition mineure.


Un SACD qui laisse bien augurer d’une série bartokienne de référence, et auquel on reviendra souvent.


Laurent Barthel

 

 

 

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