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12/29/2006
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 2, opus 83
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23 (#)
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 5 «L’Empereur», opus 73 (*)
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 3, opus 30 (&)

Vladimir Horowitz (piano), NBC symphony orchestra, Arturo Toscanini (direction), New York philharmonic, George Szell (#) (direction), RCA Victor symphony orchestra, Fritz Reiner (*) (direction), Los Angeles philharmonic orchestra, Serge Koussevitzky (&) (direction)
Enregistré à New York (9 mai 1940, 12 janvier 1953 [en public] et 26 avril 1952) et en public à Los Angeles (31 août 1950) – 74’28 + 75’04
Deux disques Urania SP 4253 (distribués par Intégral)



Dans une présentation minimaliste (pas de notice, erreur dans les dates), un album Urania propose la réédition de quatre concertos du grand répertoire – deux allemands, deux russes – par Vladimir Horowitz: nulle révélation, mais un généreux couplage qui permet de retrouver dans la plupart de ses chevaux de bataille un artiste qui a accompli sa carrière avec un nombre relativement limité de concertos.


Du Cinquième concerto «L’Empereur» (1809) de Beethoven, c’est ici le seul témoignage dont l’on dispose d’Horowitz, réalisé en studio (Carnegie Hall) pour RCA le 26 avril 1952 (et déjà ressorti chez Andromeda l’année dernière). Hormis une poignée de Sonates, il a peu contribué à ce répertoire: pourtant, soutenu par la formidable baguette de Reiner, il donne de ce concerto une lecture évidemment brillante, conquérante comme il se doit, mais sachant aussi doser les effets, varier le toucher et suggérer différents climats, avec un Adagio un poco mosso d’une belle poésie.


Il existe en revanche quatre versions du Second concerto (1881) de Brahms, dont trois avec Toscanini et son Orchestre symphonique de la NBC: c’est ici aussi l’enregistrement officiel en studio publié par RCA (Carnegie Hall, 9 mai 1940), gravé trois jours après un concert réédité par ailleurs chez Naxos, qui a été sélectionné. Dans une prise de son tout à fait satisfaisante pour l’époque, Horowitz fait valoir une technique impeccable, mais demeure fermement tenu par la poigne de son beau-père, qui, comme à son habitude, dégraisse l’orchestre et livre un Brahms combatif, au volontarisme très beethovénien: un romantisme moins idiomatique que la légendaire vision de Backhaus et Böhm quelques mois plus tôt à Dresde (EMI, Naxos).


Pour les deux concertos russes, les enregistrements, en studio ou en public, officiels ou pirates, ne manquent pas non plus. Du Premier concerto (1875) de Tchaïkovski, c’est sans doute l’un de ceux effectués avec Toscanini (RCA, avril-mai 1941) qui est le plus célèbre, mais c’est ici sa dernière version qui a été choisie, en date du 12 janvier 1953 (et non du 4 mai 1952, comme également indiqué dans sa récente réédition chez Andromeda). Horowitz transforme une nouvelle fois ce concerto, expédié en trente minutes, en une ébouriffante course d’octaves. Sa précision (et la coordination avec l’orchestre) sont souvent prises en défaut, mais il trouve en Szell – seule trace conservée d’une rencontre entre les deux musiciens – un complice inattendu dans cette approche lisztienne, qui ne s’en tient nullement à une virtuosité extérieure et bâclée, mais qui s’impose par son caractère diabolique (Prestissimo central du mouvement lent, qui chante par ailleurs remarquablement, malgré un tempo allant), fulgurant, audacieux et épique, voire violent. On ne voit guère qu’Argerich, de nos jours, pour dynamiser ou dynamiter la partition de la sorte.


Horowitz avait véritablement fait sein le Troisième concerto (1909) de Rachmaninov: dès lors, les versions disponibles sont encore plus nombreuses, couvrant, de 1930 à 1978, près de cinquante ans de carrière, à commencer par la fameuse association en studio avec Reiner (RCA, mai 1951). Plutôt que cette référence, on trouvera ici un concert donné l’été précédent au Hollywood Bowl avec Koussevitzky et l’Orchestre philharmonique de Los Angeles (qui apparaît parfois à tort – notamment chez AS disc et Iron needle – sous le nom de «Hollywood Bowl orchestra», lequel a en effet cessé ses activités entre 1947 et 1991). Il est dommage que la précarité du son – tout particulièrement un bruit de surface continu – ne rende pas pleinement justice aux interprètes, dont l’engagement expressif évite toute concession au sentimentalisme.


Simon Corley

 

 

 

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