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12/26/2006
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n°1, opus 99 (opus 77) – Concerto pour violon n°2, opus 129
Sergey Khachatryan (violon), Orchestre National de France, Kurt Masur (direction)
Enregistré à la Salle Olivier Messiaen, Maison de Radio France, Paris (5–7 juillet 2006) – 70’23
Naïve V 5025





Lorsqu’il remporta, en 2005, le Premier Prix du Concours Reine Elisabeth de Belgique, le violoniste arménien Sergey Khachatryan n’était pas un inconnu. Sa carrière internationale était déjà bien lancée et il s’était fait connaître grâce à deux enregistrements : l’un, consacré aux Concertos de Sibelius et Khatchaturian, paru chez Naïve (voir ici), l’autre enregistré par EMI, où il est accompagné au piano par sa sœur, Lusine. Rapidement jugé hors concours, Sergey Khachatryan enthousiasma le public et convainquit le jury avec le Premier concerto de Chostakovitch où il démontra, outre une technique infaillible et une compréhension profonde de l’univers du compositeur, beaucoup d’humilité et d’assurance. L’enregistrer et le coupler avec le Second, plus rare, et, sans doute à tort, moins populaire, est une excellente initiative. Dédiées à David Oïstrakh, qui en assura la création, ces deux œuvres bénéficient ici d’une interprétation qui tient la comparaison avec celle de l’illustre violoniste russe.


En mettant sa fabuleuse technique au service de la musique et non l’inverse, Sergey Khachatryan y fait preuve d’une hauteur de vue remarquable. La Cadence du Premier concerto témoigne de son aptitude à en révéler l’architecture et à faire oublier les difficultés techniques grâce à un jeu expressif et bouleversant. Cet effacement devant la musique se remarque également dans le Nocturne, où le violoniste instaure un climat inquiétant et étreignant tout en déployant un chant profond, expressif et d’une belle continuité.


Tout ce qu’il y a d’agressivité, de violence et de sarcasme dans ces deux Concertos est également très bien mis en évidence mais sans débordement. Pour s’en convaincre, il suffit d’entendre le Scherzo et la Passacaille du Premier concerto, ainsi que tout le Second, interprétés avec une éloquence et une justesse stylistique formidables. L’art avec lequel Sergey Khachatryan conjugue pathétisme et violence contenue dans le Final de l’Opus 129, rendu dans toute sans ambiguïté, force l’admiration.


A la tête de l’Orchestre National de France, Kurt Masur offre un écrin idéal à Sergey Khachatryan. Autant les climats sont magnifiquement rendus, autant les répliques des vents et des bois, précises et éloquentes, ainsi que la beauté des cordes, valorisent la prestation de ce formidable violoniste.


Sébastien Foucart

 

 

 

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