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11/20/2006
Jean-Baptiste Loeillet-Leopold Godowsky : Gigas - Jean-Philippe Rameau : Le Rappel des oiseaux - Robert Schumann-Carl Tausig : Der Kontrabandiste - Robert Schumann : Toccata, opus 7 – Traumes Wirren, opus 12 n° 7 - Mendelssohn : Romance sans paroles, opus 38 n°6 - Serge Prokofiev : Marche de “L’Amour des trois oranges” - Frédéric Chopin : Ballade n°1, opus 23 - Franz Liszt : Etude d’après Paganini n°5 - Rhapsodie hongroise n°9 - Domenico Scarlatti : Sonates K. 159, 27, 125, 380 & 113 - Ludwig van Beethoven : Sonate n°3, opus 2 n° 3 - Nicolai Medtner :Sonate n°3, opus 22

Emil Gilels (piano)
Enregistré à Moscou (1935-1955) – 98’29
DG 00289 477 6370 (2 CD). Présentation trilingue.


Sviatoslav Richter lui a fait de l’ombre, mais Emil Gilels était aussi grand que lui. Tous deux avaient d’ailleurs un point commun : leurs études avec le fameux Harry Neuhaus, cousin par alliance de Karol Szymanowski. Au-delà de la sûreté des doigts, il leur avait appris la profondeur du toucher, la générosité du son, l’art de la coloration. Dans ces premiers enregistrements, dont certains ont déjà été repris ailleurs, Gilels étonne déjà, malgré quelques « pains » ici ou là, par sa maturité, ce si caractéristique mélange de puissance et de souplesse. Les pièces les plus brèves, où l’on voit la différence entre les grands pianistes et les autres, sont admirables de couleurs, de légèreté, d’invention : jubilation d’une Toccata de Schumann jamais mécanique, beauté du chant dans la Romance sans paroles de Mendelssohn, humour piquant de la Marche de L’Amour des trois oranges de Prokofiev, volubilité facétieuse ou un rien mélancolique des Sonates de Scarlatti. Les Rhapsodies de Liszt témoignent d’une imagination qu’on a trop souvent déniée à un pianiste qu’on jugeait, à tort, olympien, distant, presque froid. L’élégance classique de la Première Ballade de Chopin, sans épanchements inutiles, annonce déjà le Gilels de demain, même s’il y mettra plus de gravité. La Troisième Sonate de Beethoven, qu’il joue heureusement comme une sonate de jeunesse, est, trente avant sa superbe intégrale malheureusement inachevée pour DG, remarquable : équilibre entre les lignes et les masses dans le premier mouvement, pureté presque ascétique du deuxième, légèreté pétillante du troisième, fougue juvénile du dernier, partout un sens de la structure et de la pulsation. En sol mineur et opus 22 comme la Deuxième de Schumann, la Troisième Sonate de Medtner, mal aimé parce que son romantisme foncier le rendait anachronique, montre un Gilels lyrique, mélancolique ou passionné, fantasque, magnifique en tout cas. Ses admirateurs voudront aussi connaître ces early recordings.


Didier van Moere

 

 

 

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