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11/20/2006
Karol Szymanowski : Troisième Symphonie, opus 27 – Stabat Mater, opus 53 - Litanie à la Vierge Marie, opus 59
Elżbieta Szmytka (soprano), Florence Quivar (mezzo-soprano), John Connell (baryton), Jon Garrison (ténor), Chœur et Orchestre symphonique de la ville de Birmingham, sir Simon Rattle (direction)
Enregistré à Birmingham (avril et octobre 1993) – 56’04
EMI « Great recordings of the century » 00946 3 61592 2 5. Présentation trilingue, textes en polonais et en anglais.


On connaît les affinités de sir Simon Rattle avec l’univers de Szymanowski, dont témoigne cette réédition de trois œuvres appartenant à des périodes différentes : le Stabat Mater (1926) et la Litanie à la Vierge Marie (1933) renoncent à l’hédonisme luxuriant de la Troisième Symphonie (1916) et montrent que le compositeur polonais, la guerre finie et la Pologne redevenue un pays libre, abandonne l’Orient pour s’abreuver, comme Bartók ou Janáček, aux sources de l’inspiration populaire. Après le persan Rumi, à qui est emprunté le texte de la Symphonie - sous-titrée « Chant de la nuit » -, le poète polonais Jerzy Liebert inspire à Szymanowski la musique de la Litanie, alors qu’il a utilisé une traduction pour le Stabat. Sir Simon dirige néanmoins les trois partitions dans le même esprit de clarté et de ferveur. A-t-il tort ? Non, car Szymanowski reste toujours un compositeur de l’extase, qui prend seulement chez lui des formes différentes selon qu’il s’agit de la mystique orientale ou de la religion populaire. Le chef britannique est plus un apollinien qu’un dionysiaque. Sous sa direction, la Troisième Symphonie, admirable de fluidité, pleine d’irisations et de chatoiements raffinés, est moins un incendie cosmique qu’une fusion extasiée avec le divin. Dans le Stabat Mater, les contrastes ne sont jamais exacerbés : la deuxième et la cinquième parties, les plus violentes de l’ensemble, bannissent tout expressionnisme ; la dernière, où s’entrouvrent les portes du paradis, est admirable de pureté diaphane, comme la Litanie qui la prolonge directement. On y entend le soprano éthéré – à l’époque – d’Elżbieta Szmytka, la meilleure des solistes, peut-être parce qu’elle chante dans sa langue, suivie de Florence Quivar, le baryton du Stabat et le ténor de la Symphonie se situant plutôt dans une honnête moyenne.
Un très beau disque, tout en séduction sonore, même s’il ne fait pas oublier ceux de Witold Rowicki pour les trois opus ou d’Antal Dorati pour la Symphonie. On se demande cependant pourquoi les traductions française et allemande des textes, proposées lors de la première sortie du CD en 1994, ont très inopportunément disparu. Un « Great recording of the century » ne justifiait-il pas leur présence ?


Didier van Moere

 

 

 

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