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11/13/2006
Gustav Mahler : Symphonie n° 2 «Résurrection»

Arleen Augér (soprano), Janet Baker (alto), City of Birmingham symphony chorus, Simon Halsey (chef de chœur), City of Birmingham symphony orchestra, Simon Rattle (direction)
Enregistré à Watford (27 avril et 1er juin 1986) – 23’52 + 61’53
Un coffret de deux disques «Great recordings of the century» EMI 3 45794 2



La Deuxième de Mahler par Simon Rattle dans la collection «Great recordings of the century» d’EMI, aux côtés des quatuors de Schubert par les Busch (voir ici) ou du premier acte de La Walkyrie dirigé par Bruno Walter? Et ce, pour celle des dix symphonies qui, la première enregistrée (dès 1924), bénéficie peut-être, y compris chez EMI, du plus grand nombre de versions de référence, dues à des interprètes patentés (Walter, Klemperer, Barbirolli, Kubelik, Solti, Bernstein, Tennstedt, Boulez, Gielen, Haitink, Ozawa, Inbal, Mehta, Abbado, Chailly, …), qui y sont pour la plupart revenus à plusieurs reprises?


Une chose est en revanche certaine: aucun enregistrement de cette qualité n’est le fait d’un chef de trente et un ans, qui, aidé par une prise de son puissante et lisible, se livre ici à une véritable démonstration de sa poigne et de l’éclatante santé qu’il avait conférée à la formation de Birmingham. Pas un bouton de guêtre ne manque en effet à la parade, qui prend parfois même un tour plus straussien que mahlérien, avec un deuxième mouvement particulièrement doucereux et un Scherzo certes splendide mais manquant d’aspérités. Les voix de Janet Baker et Arleen Augér, quoiqu’un peu fatiguées, sont à l’avenant.


Lente (une heure et vingt-cinq minutes) et attentive au détail, impressionnante et écrasante, la direction de Rattle n’est pas inerte pour autant, mais théâtrale, riche en contrastes, souvent animée par une urgence et des coups de barre spectaculaires. Si le chef anglais ne prend pas réellement de libertés avec la partition, il a toutefois tendance à exagérer les indications données par le compositeur, comme s’il voulait tirer l’auditeur par la manche en lui disant «Ecoutez bien ici, il va se passer quelque chose».


La durée totale, inhabituellement longue, requiert un second disque et permet ainsi de respecter en quelque sorte la volonté du compositeur, qui souhaitait qu’une pause d’au moins cinq minutes soit observée entre les premier et deuxième mouvements. Mais elle n’en est pas moins extrêmement chiche pour une réédition, même proposée à prix moyen: la Première symphonie, réalisée cinq ans plus tard avec les mêmes forces, aurait par exemple pu offrir un complément opportun. Cette insuffisance est d’autant plus regrettable qu’elle vient ternir une présentation remarquablement soignée, sous la forme d’un coffret accompagné d’un livret comprenant les textes chantés et leur traduction en anglais et en français, ainsi qu’une notice très complète de Richard Osborne, dans ces trois mêmes langues, sur l’œuvre et l’histoire de son interprétation par Rattle.


De fait, cette Deuxième symphonie a marqué les moments-clefs de sa carrière (un premier choc en concert à l’âge de onze ans, une première exécution sept ans plus tard à la Royal academy of music, l’inauguration du Symphony hall de Birmingham, ses adieux à cette ville, …) et elle sera également au programme du premier de ses deux concerts qu’il donnera à Paris avec son Orchestre philharmonique de Berlin, le 4 mars prochain.


Le site de Simon Rattle
Le site du City of Birmingham symphony orchestra


Simon Corley

 

 

 

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