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01/22/2006
Frédéric Chopin:Nocturnes
Maurizio Pollini (piano), DG 477 571-8
Tout de suite après son retentissant premier prix au concours Frédéric Chopin, Maurizio Pollini avait gravé quelques Nocturnes dans un enregistrement aujourd’hui légendaire qui avait révélé un pianiste résolument moderne, capable de conjuguer perfection formelle et expression poétique. Par le biais de cette lecture, Chopin, trop longtemps réduit aux images d’Epinal du pianiste tuberculeux de salon Parisien, redevenait un compositeur moderne dont les audaces harmoniques et formelles annoncent la musique du vingtième siècle. Au cours du temps, Pollini avait affirmé ses options avec des enregistrements tout simplement fabuleux des Etudes, des Préludes, des Sonates et des Ballades mais surtout dans de très nombreux concerts publics.
Tout ce préambule pour hélas exprimer ma déception de ne pas retrouver dans cet enregistrement la magie à laquelle Pollini nous a habitué. Si le piano est comme toujours magistral de maîtrise, de clarté et de couleur, la volonté de retenue est ici trop forte et l’expression bridée. On appréciera ici et là les Nocturnes op 27 que Pollini a si souvent joué en public ou le cantabile de ceux de l’opus 48 mais dans leur ensemble, la musique ne décolle pas. Il faut probablement y voir soit un « effet de studio » soit le fait que ces œuvres sont plus à en situation non en intégrale continue, mais exécutées par numéro d’opus dans un concert en contrepoint d’autres pièces de Chopin. Je ne saurais trop vous recommander d’aller écouter Pollini en concert où il est très souvent inoubliable, (il sera au Châtelet le 15 juin), mais si vous cherchez la magie des Nocturnes, je vous recommande de vous tourner vers l’enregistrement d’Arthur Rubinstein.
Antoine Leboyer
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