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11/28/2005
Songs for Ariel: airs et songs de Purcell, Tippett, Haendel,...
James Bowman (contre-ténor)
Kenneth Weiss (piano et clavecin)
Satirino (1CD), enregistré en juin 2005.

On ne présente plus James Bowman, contre-ténor à la voix riche, chaude et voluptueuse. A 64 ans ce chanteur infatigable publie un nouveau disque composé de songs de Purcell, d’airs de Haendel, dont il est l’un des plus subtils interprètes, mais également d’auteurs plus récents comme Britten ou Tippett, voire contemporains avec Andrew Gant. James Bowman a souhaité réunir les œuvres et les compositeurs qui ont jalonné sa longue et fructueuse carrière.


La voix de James Bowman est toujours aussi pure comme en témoigne le « Salve regina » qui ouvre ce disque : dans un silence total, il conduit avec une ligne de chant parfaite les notes et il peut dévoiler les multiples couleurs de sa voix. Les trois songs de Purcell sont particulièrement beaux : Sweeter than roses est une succession de notes excessivement cristallines ainsi que d’une longue vocalise menée à la perfection. Dans « I attempt from love’s sickness » tiré de The Indian Queen, il utilise une voix plus corsée mais toujours aussi élégante dans les vocalises. L’air « Fairest Isle » du King Arthur est également une petite merveille de finesse et chaque note se réalimente l’une avec l’autre pour conduire la phrase. Quelques pages de Haendel permettent de découvrir un chanteur plus engagé dramatiquement : il distille chaque note de l’air d’Agrippine « Tacero, pur che fedele » et concentre toute la douleur du personnage dans la longue descente sur « fedele ». La seconde partie du disque est plus contemporaine mais la voix de James Bowman, comme celle de beaucoup de contre-ténor, s’adapte très bien à l’étrangeté du style et de l’esthétique de ces musiques. « The Woodcutter’s Song » de Ralph Vaughan Williams est très beau, déjà par le chant de James Bowman, mais aussi par la complicité évidente qui règne entre le chanteur et son accompagnateur : les deux « instruments » se répondent et finissent par se rejoindre. Quelques extraits de Britten, dont A Midsummer Nicht’s Dream, laissent retrouver l’un des compositeurs favoris de James Bowman. La mélodie « The Sally Garden » est un petit bijou et donne au récitaliste l’occasion d’exploiter ses aigus tout en conservant le moelleux de ses graves. Michael Tippett a écrit les Songs for Ariel d’après The Tempest de Shakespeare en 1962 qui demande beaucoup au chanteur : il doit changer constamment de style, de ligne de chant mais James Bowman se montre très habile dans cet exercice. « Where the bee sucks » requiert des notes élevées avec beaucoup de légèreté et d’agilité vocale. Le disque se termine sur l’Epitaph on Salomon Pavey de Andrew Gant, tout jeune compositeur de 40 ans. Les notes du chanteur se font ici perles et une ambiance solennelle se dégage de cette musique, aidée en cela par un piano de plus en plus présent.
Kenneth Weiss est toujours l’accompagnateur idéal, il épouse parfaitement la voix de James Bowman et crée vraiment, en concert avec lui, une atmosphère. L’introduction de « Fairest Isle » est d’une grande musicalité, fine et subtile.


Un très beau disque qui permet de retrouver James Bowman dans ses répertoires d’élection. En pleine forme le contre-ténor anglais continuera encore longtemps à nous enchanter dans le domaine baroque mais également dans la mélodie contemporaine.


Manon Ardouin

 

 

 

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