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10/27/2005
Ad uesperas Sancti Ludouici Regis Franciae, Antiphonaire des Invalides, 1682.
Ensemble Organum
Marcel Pérès (direction)
Ambroisie (1CD), enregistré en février 2005.
Ce nouveau disque de Marcel Pérès et de l’Ensemble Organum est consacré aux Vêpres de Saint-Louis, Ad uesperas Sancti Ludouici Regis Franciae. Il s’agit du Graduel et de l’Antiphonaire des Invalides achevés en 1682 par des pensionnaires de l’Hôtel royal des Invalides. Marcel Pérès s’intéresse ici à l’Antiphonaire, alternance entre le plain-chant, les faux-bourdons et l’orgue.
L’Antiphonaire est composé de parties chantées et de parties instrumentales, en réalité jouées à l’orgue. Ces passages sont peut-être les plus beaux du disque, tellement ils sont interprétés avec sensibilité et élégance par Marcel Pérès. La plage 12 (Mox Christiani) est à écouter avec attention car, peu à peu, une mélodie se greffe sur l’accompagnement, et ceci avec une douceur remarquable. Le “Et Misericordia” se situe un peu dans le même esprit puisque la partie plus aiguë se dévoile au fur et à mesure de la partition. Le son de l’orgue est somptueux, surtout dans les graves: pour l’enregistrement Marcel Pérès a utilisé l’orgue du Prytanée militaire de la Flèche, datant du XVIIème siècle. Le toucher de l’organiste est vraiment délicat car, même dans les parties plus solennelles et propres à laisser éclater la puissance de l’orgue, il joue avec une certaine retenue, comme dans le “Amen”.
Les parties entièrement chantées ne donnent pas de place à l’orgue. Les chanteurs de l’Ensemble Organum ont des voix impressionnantes, puissantes et ils assument avec un aplomb certain la partition: aucun vibrato ne s’échappe de leur voix. Ils possèdent également un souffle long et les voix se mêlent les unes aux autres pour arriver à une homogénéité parfaite. Le début du “Misericordia” (plage 4) est magnifique car une voix grave débute le morceau avec austérité et les autres voix viennent s’ajouter. Le responsorium “Regna terrae cantate Deo” est poignant car les voix semblent résonner à cause de leur puissance et les accents à la fois très sombres et très lumineux sur le passage “rex,…” contribuent à achever magiquement ce disque.
Il faut également souligner la grande qualité de la présentation du disque. Il est conservé dans un étui cartonné, illustré par des images du manuscrit, des Invalides, etc…mais aussi de l’orchestre en train de travailler et de l’Abbaye de Fontevraud. Le livret est également très bien documenté, avec non seulement le texte mais aussi des commentaires sur les conditions d’enregistrements et de découverte de la musique.
Un très bel enregistrement qui permet de découvrir un nouveau pan du répertoire baroque même si Marcel Pérès nuance fortement cette appellation. Pour lui il s’agit d’une des facettes du baroque et cette musique trouve parfaitement sa place dans l’Eglise à côté des musiques de cour.
A noter:
- L’Ensemble Organum et Marcel Pérès seront en concert le 30 octobre 2005 à Moissac, dans la Chapelle du Carmel. Au programme, du chant byzantin.
Manon Ardouin
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