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08/16/2004
Richard Wagner : Der Ring des Nibelungen
Friedrich Schorr (Wotan, Wanderer, Gunther), Lauritz Melchior (Siegfried, Siegmund), Helen Traubel – Kirsten Flagstad – Marjorie Lawrence (Brünnhilde), Eduard Habich (Alberich), Karl Laufkötter (Mime), Emmanuel List (Fafner), Alexander Kipnis (Hunding), René Maison (Loge), Ludwig Hofmann (Hagen), Astrid Varnay (Sieglinde)
Orchestre du Metropolitan Opera, Artur Bodanzky (direction, Eric Leinsdorf pour Die Walküre)
Enregistré en 1936 et 1937 (1941 pour Die Walküre)
Naxos « Historical » 8.501106 (11 CD)





Voici réuni en un coffret (à petit prix !) un quasi Ring du Metropolitan avec un Wotan, un Siegfried, un Alberich, un Mime, un Fafner identiques sur la totalité du cycle, seul le rôle de Brünnhilde étant «éclaté» entre trois interprètes, et Leinsdorf dirige la Walkyrie quand Bodanzky assure les trois autres volets. Une belle cohérence finalement tant on sait que les captations datant d’avant guerre sont rares. On se rappelle qu’au début du CD ce sont les extraits des Ring de Covent Garden (avec Beecham, Furtwängler) qui avaient l’honneur de la publication tandis que de rares bandes de seconde main du Metropolitan donnaient une vague idée sonore de cet âge d’or de l’autre côté de l’Atlantique mais n’étaient pas ou très peu publiées car alors d’une qualité nettement inférieure. Finalement c’est l’opéra new-yorkais qui emporte une victoire posthume avec ce Ring complet, ce que les archives de l’opéra londonien ne peuvent malheureusement offrir.


Il faut à cet effet féliciter Naxos qui réalise, avec sa collection « Historical », un formidable travail d’exhumation de bandes historiques, le travail y est extrêmement soigné et ne cherche pas à faire prendre des vessies pour des lanternes avec une accumulation de Dolby-Cedar… La vérité de la bande demeure, avec ses défauts, mais l’on préfère cela à une manipulation (style Urania actuellement…). Ayant su retrouver les meilleures sources possibles, Naxos livre ainsi un Ring d’une qualité sonore satisfaisante pour l’époque : ces captations de 1936-1937 souffrent d’une certaine précarité (distorsions, souffle et même coupes réalisées par le chef pour L’Or du Rhin), mais c’est ça ou rien ! Elles permettent néanmoins au wagnerophile de goûter la splendeur vocale et la vigueur (à défaut de la chaleur) de l’orchestre, même si elles sont d’une qualité légèrement inférieure aux bandes de Covent Garden de la même époque. Postérieure de cinq années, la Walkyrie s’avère très satisfaisante.


Voici donc enfin l’occasion de savourer l’Age d’or du chant wagnérien dans la durée et non à travers des extraits ce qui est frustrant, d’écouter dans la totalité de leurs rôles Lauritz Melchior et Friedrich Schorr, les deux grands chanteurs wagnériens de l’entre deux guerres dans Siegfried et Wotan, ainsi que les autres grands noms de l’époque comme René Maison, Emmanuel List ou Alexander Kipnis. Les deux premières Brûnnhilde (Helen Traubel dans la Walkyrie et Kirsten Falgstad dans Siegfried) prolongeront leurs carrières après la guerre, tandis qu’une débutante dans le rôle de Sieglinde (Astrid Varnay) fera les beaux jours du Bayreuth des années cinquante (mais dans le rôle de Brünnhilde !). Bodansky taille à la serpe un flux orchestral déjà pauvre à l’origine, mais ça avance et on se laisse porter par cette énergie brute. Un témoignage fondamental de toute discothèque wagnérienne.





Philippe Herlin

 

 

 

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