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10/06/2003
Coffret Igor Markevitch
- avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin : Mozart (34e, 38e), Cimarosa (Concerto pour deux flûtes), Schubert (3e), Wagner (ouvertures), Tchaikovski (6e)
- avec l'Orchestre Lamoureux : Mozart (35e), Gluck (Sinfonia en sol majeur), Haydn (Sinfonia concertante op 84), Beethoven (Leonore III, Coriolan, Fidelio, 6e), Brahms (4e), Gounod (2e), Bizet ("Jeux d'enfants"), Debussy (La Mer, Deux danses), Tchaikovski (Francesca da Rimini)
-avec le Symphony of the Air (ex-NBC) : Beethoven (3e), Brahms (1er)
- avec l'Orchestre d'Etat d'URSS : Brahms (Ouverture tragique, Rapsodie pour contralto avec Arkhipova), Kodaly (Psalmus hungaricus)
Deutsche Grammophon "Original Masters" 474 400-2 (9 CD) enregistrés entre 1953 et 1963
www.deutschegrammophon.com/originalmasters/




Voici un coffret remarquable, un superbe hommage à l'un des grands chefs du XXe siècle et qui retrace son parcours intellectuel et géographique. Igor Markevitch naît à Kiev en 1912, sa famille s'installe la même année en Suisse puis à Paris où il reçoit l'enseignement de Nadia Boulanger à l'Ecole normale. Hermann Scherchen l'initie à la direction d'orchestre et, après guerre, sa carrière se développe rapidement, il dirige ainsi le Philharmonique de Berlin à plusieurs reprises jusqu'à la nomination de Karajan, parcourt l'Europe et le continent américain, la liste des orchestres serait trop longue, mais notons bien sûr l'Orchestre Lamoureux (1957-1961) qu'il reprend en main et hisse très haut. Ce coffret reprend opportunément ces différents univers artistiques qui façonnèrent ce chef : le sang slave, la rigueur allemande, la clarté française, le professionnalisme américain, témoignage d'un chef complet et en même temps profondément personnel. Les symphonies de Mozart du premier CD, avec Berlin et Lamoureux, pourront surprendre le néophyte par leur lecture anguleuse et coupante, mais ne sommes-nous pas habitués à trop de minauderies dans ce répertoire ? Quoi qu'il en soit, la Troisième de Schubert avec Berlin ou la "Pastorale" avec Lamoureux rassureront, Markevitch est capable de tendresse et d'une certaine souplesse du bras. Mais pas trop quand même, le travail sur la sonorité est réduit au minimum, l'embonpoint éliminé d'office, ce qui importe chez lui est la netteté du trait, le dynamisme de la lecture, la vigueur de l'attaque, la clarté de l'architecture. On ne s'ennuie jamais avec Markevitch et l'on admire chez lui, à l'instar de son maître Scherchen, son sens de la grande tradition classique renouvelée par un esprit analytique et une direction au scalpel comme en témoigne sa fantastique "Héroïque" enregistrée avec le Symphony of the Air (l'ancien NBC de Toscanini). Sa capacité à entrer tout de suite "dans le vif du sujet" ainsi que l'assurance de son geste font que Markevitch réussit particulièrement les différentes ouvertures de Beethoven, Brahms et Wagner réunies dans ce coffret (sublime Coriolan, Tannhäuser d'anthologie, ...). Les deux symphonies de Brahms (I et IV), allient l'eau (fluidité du tempo) et le feu (incandescence du geste) comme rarement et s'inscrivent sans conteste au Panthéon des grandes versions, de même que la Rapsodie pour contralto avec Irina Arkhipova et l'Orchestre d'Etat d'URSS, véritablement poignante. Le disque consacré à la musique française (Gounod, Bizet, Debussy) démontre la familiarité de Markevitch avec ce répertoire, auteur notamment d'une très belle Mer. La plupart inédits, ces enregistrements constituent un coffret véritablement historique, incontournable.




Philippe Herlin

 

 

 

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