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12/27/2002

Deux grands rôles de Victoria de los Angeles

Giaccomo Puccini : La Bohème
Victoria de Los Angeles (Mimi), Jussi Björling (Rodolphe), Robert Merill (Marcel), Lucine Amara (Musette). Orch. RCA, dir. Sir Thomas Beecham.
EMI 7243 5 67750 2 2. 2 CD. Enr. 1956

Gioacchino Rossini : Le Barbier de Séville
Victoria de Los Angeles (Rosine), Sesto Bruscantini (Figaro), Luigi Alva (Almaviva), Carlo Cava (Basile), Ian Wallace (Bartholo). Orch. festival de Glyndebourne, dir. Vittorio Gui.
EMI 7243 5 67762 2 7. 2 CD. Enr. 1962




Elle a ses fanatiques et ses détracteurs. Les premiers s’enivrent de la beauté du timbre, de l’homogénéité des registres, du raffinement du phrasé et de la clarté de l’articulation (qui la rend irremplaçable dans le répertoire français : on comprend, dans sa Carmen, la moindre syllabe). Les seconds reconnaissent ces qualités, mais ne voient qu’affectation dans son raffinement et trouvent son style suranné. Comme nous nous rangeons délibérément parmi les premiers, nous nous réjouissons de retrouver une fois de plus sa Rosine et sa Mimi.
La Bohème de l’inimitable sir Thomas Beecham fut longtemps considérée comme un sommet de la discographie, avant d’être jugée plus tièdement. Beaucoup lui préfèrent aujourd’hui la splendeur orchestrale et vocale de la version Karajan, avec Luciano Pavarotti et Mirella Freni. Celle de Beecham est certes moins parfaite, mais il s’en dégage toujours une émotion et une théâtralité qui ne peuvent laisser insensible. Jussi Björling, moins insolent que Pavarotti, reste un des plus beaux ténors de sa génération, tandis que Victoria de los Angeles est une des plus touchantes Mimi qui soit.
Rosine fut aussi un des grands rôles de la cantatrice espagnole. Une des rares à son époque –avec Maria Callas- à choisir la version originale pour mezzo, une des rares à concilier les deux facettes du personnage, à savoir la tendresse amoureuse et la ruse mutine, alors que beaucoup se croient dans un opera seria et/ou se contentent de briller des feux d’une colorature tout extérieure. Le seul défaut de cet enregistrement de Vittorio Gui est que la «Rossini Renaissance» en était à ses balbutiements et n’avait pas encore rappelé aux voix masculines le chant orné ne doit pas être l’apanage des seules voix de femmes (Los Angeles elle-même a la virtuosité plutôt prudente). Cela ne gêne pas trop dans le cas du Figaro de Sesto Bruscantini, qui ne sacrifie jamais, sous prétexte de verve comique, les exigences stylistiques de sa partie, mais cela met parfois mal à l’aise devant Luigi Alva, que disqualifie, malgré un réel charme vocal et une évidente musicalité, une vocalisation trop sommaire, qu’il corrigera un peu dix ans plus tard dans la version dirigée par Claudio Abbado. Au pupitre, l’excellent Vittorio Gui se montre aussi fin que vif, mettant merveilleusement en valeur les timbres de l’orchestre rossinien. On notera qu’il fait chanter l’air de Basile dans sa tonalité originale.
Deux enregistrements à redécouvrir.



Didier van Moere

 

 

 

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