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10/19/2001
Dvorak : Requiem, op. 89, B165, Variations symphoniques op. 78 (28), B132.
Kodaly : Psalmus hungaricus , op. 13.



London Symphony Orchestra, Istvan Kertesz
Pilar Lorengar (soprano), Erzsébet Komlossy (contralto), Robert Ilosfalvy (tenor), Tom Krause (basse). The Ambrosian Singers (Dvorak).
Lojos Kozma (tenor), Brighton Festival Chorus, Wandsworth School Boys' Choir (Kodaly).
Enregistrements de 1968 et 1970 remastérisés en 96kHz 24-bit.
2 CD Decca 468 487-2



Composé en 1890, le Requiem de Dvorak s'inscrit dans la lignée de ceux de Berlioz (1837) ou de Verdi (1874) par son caractère monumental et, comme eux, il est beaucoup plus fait pour la scène que pour l'église. Il requiert un très important effectif orchestral et c'est peut-être par son caractère symphonique qu'il se démarque de ses prédécesseurs : bois par trois, quatre cors, quatre trompettes, trois trombones, un tuba basse, timbale, tam-tam, harpe, orgue et cordes. On le voit, les instruments graves sont privilégiés et ils font planer sur toute l'œuvre un caractère sombre, souvent dramatique, très impressionnant, d'autant plus qu'un thème de cinq notes, décrit parfois comme une croix musicale, hante toute l'œuvre ; ce thème chromatique avec syncope est énoncé en sourdine, aux cordes, dès l'ouverture et le biographe de Dvorak, Otakar Sourek, en parlait comme d'un memento mori. Les passages méditatifs avec de très belles mélodies confiées aux solistes alternent avec d'impressionnants épisodes dramatiques où la masse orchestrale se déploie dans toute son ampleur exprimant avec réalisme l'effroi des hommes devant les vérités dernières.


C'est aussi une grande œuvre pour larges effectifs, le Psalmus hungaricus que Kodaly met en chantier en 1923, commande pour un concert destiné à célébrer le cinquantième anniversaire de la réunion de Buda et de Pest pour former la capitale que l'on connaît aujourd'hui. Le texte, composé au XVIème siècle est une traduction libre du Psaume 55 et pour qui sait le déchiffrer, il n'est pas exempt d'allusions à l'oppression et au mensonge qui concernaient directement Kodaly qui avait souffert de persécution politique quelques années auparavant.


De ces deux œuvres de premier plan, Istvan Kertesz signait en 1968 et 1970 respectivement des versions de référence que l'on est heureux de voit reparaître dans cette nouvelle édition dûment remastérisée. Il faut rappeler quel grand chef fut Kertesz disparu très prématurément de noyade en 1973, à l'âge de 43 ans, lui qui signa de nombreux disques de référence sous le label Decca, qui fut le chef de l'Opéra de Cologne et le successeur de Monteux à la tête du London Symphony Orchestra. C'est cet orchestre magnifique qu'il dirige ici et à qui il donne de multiples occasions de déployer ses qualités, notamment en ce qui concerne les bois et les cuivres particulièrement importants et brillants dans le Requiem de Dvorak. Il dispose pour parfaire l'ensemble d'un quatuor de solistes de premier plan, avec notamment la superbe Pilar Lorengar.
On s'étonnera toutefois d'entendre fugitivement un effet de saturation dans l'aigu sur les masses chorales les plus imposantes, saturation qui n'est pas sans rappeler l'époque des microsillons ! Sans doute un défaut de la prise de son initiale contre lequel les ingénieurs sont démunis. Cela n'altère en rien la beauté globale de ce double CD qui permet de prendre la mesure du talent du très grand chef que fut Kertesz et de son importance pour la connaissance de l'œuvre de Dvorak.


Florence Trocmé

 

 

 

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