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03/18/2023
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Les Saisons, opus 37a (transcription Elodie Soulard et Youri Shishkine)
Elodie Soulard (accordéon)
Enregistré à l’Auditorium de la Maison de la musique de Nanterre (avril 2021) – 44’
NoMadMusic NMM096 (distribué par PIAS) – Notice en français et en anglais, poèmes en russe et traductions en français et anglais





On l’a déjà constaté dans ces colonnes, l’accordéon est indéniablement à la mode. Les classes de conservatoire sont de plus en plus chargées, les albums se multiplient, comme les concerts au demeurant, et une émission lui est consacrée depuis deux saisons chaque dimanche après-midi sur France Musique. Il est vrai que le répertoire est sans limite si l’on tient compte des pages pour piano directement jouables sur l’instrument ou transcrites et qu’il y en a pour tous les goûts. Il est désormais loin le temps où l’instrument était réservé au bal musette.


Ici, pour son deuxième album en solo, l’accordéoniste Elodie Soulard, née en 1986, interprète les fameuses Saisons (1876) composées pour le piano par Tchaïkovski, dans une transcription qu’elle cosigne avec l’accordéoniste russe Youri Shishkine (né en 1963), et sur un accordéon russe (marque Jupiter). Malheureusement, la notice n’explique pas en quoi les pages originales n’étaient pas jouables au piano à bretelles et n’indique pas s’il y avait nécessité technique à transcrire.


Cela étant, l’entreprise n’est en rien aberrante, le compositeur ayant utilisé l’accordéon dans certaines de ses partitions (Deuxième Suite pour orchestre, opus 53) et l’instrument s’étant très bien implanté en Russie au point qu’il y existe plusieurs facteurs. D’ailleurs, le grand accordéoniste russo-canadien Alexander Sevastian (décédé prématurément en 2018) s’était déjà frotté aux Saisons dans un pot‑pourri russe (chez Analekta), en ne retenant malheureusement que deux mois sur les douze du cycle. Au surplus, Tchaïkovski illustre souvent les douze mois de l’année à partir de poèmes russes un peu naïfs et au travers de danses ou de ballades, et on peut admettre dès lors que l’accordéon peut en souligner avec pertinence la simplicité et le côté populaire du fait de sa connotation disons « rurale ».


Mais le risque de la transcription, c’est évidemment de perdre les nuances du piano original et surtout de tirer davantage Tchaïkovski vers le larmoyant et la guimauve alors qu’il n’en a pas vraiment besoin, la pente vers le mauvais goût étant fréquemment glissante avec ce compositeur. Elodie Soulard n’y succombe pas et s’en sort remarquablement. Son discours est toujours de haute tenue. Mais on pense quand même plus à l’orgue qu’au piano à l’écoute de son disque et l’on perd beaucoup en richesses harmoniques, en force (« Septembre. La Chasse ») et en clarté sonore. Il faut donc prendre l’objet musical tel qu’il est et essayer d’oublier l’original. A partir de là, tout se passe bien et on peut se laisser bercer par ces mélodies plus ou moins nostalgiques et somme toute assez charmantes. Un regret quand même : le minutage vraiment chiche du disque.


Le site d’Elodie Soulard
Le site de Youri Shishkine


Stéphane Guy

 

 

 

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