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02/10/2023
Johann Sebastian Bach : Suites françaises, BWV 812 à 817 – Suites en la mineur, BWV 818a, et en mi bémol majeur, BWV 819 et 819a – Le Clavier bien tempéré (Livre Premier) : Prélude en mi majeur, BWV 854 – Adagio, BWV 968 – Préludes en mi bémol majeur, BWV 998, et en ut mineur BWV 999
François Couperin : Prélude
François Dieupart : Ouverture
Wilhelm Friedemann Bach : Gigue en sol majeur, Fk. 28

Pierre Gallon (clavecin)
Enregistré au Provinciaal Museum Begijnhofkerk, Saint‑Trond (20‑24 décembre 2021) – 156’41
Album de deux disques L’Encelade ECL 2103 (distribué par Socadisc) – Livret (en français et en anglais) de 22 pages


Must de ConcertoNet





Pierre Gallon (né en 1986) est un claveciniste de grand talent, issu d’une famille de musiciens. Son parcours étudiant est parsemé de rencontres qui ont toutes modelées profondément son approche de l’instrument.


Fort bien construit et musicologiquement étayé, le livret mérite que l’on s’arrête un instant pour le lire et comprendre pourquoi ces Suites françaises sont différentes des versions canoniques que nous avons dans nos discographies, mais aussi en mémoire. Un travail de fond dans la recherche de corpus a été ébauché, ou du moins accompli pour faire naître cet enregistrement composé des suites écrites par Bach, mais avec des apports de ses contemporains, tels François Couperin, François Dieupart, ou encore une Gigue de son fils préféré Wilhelm Friedemann, qui clôt la huitième suite en mi bémol majeur (BWV 819).


Elégante, précise, soignée, la musique saisit par sa facilité d’écoute dès la première note et le premier ornement. Là ou d’autres interprètes auraient sans doute pris un tempo plus rapide, Pierre Gallon nous invite à prendre du temps pour entrer dans le son du clavecin et dans ce Prélude de François Couperin. Magnifique entrée en matière, l’enchaînement avec l’Allemande passe comme si ces deux pièces avaient été écrites pour être jouées dans cette même suite.


Chaque pièce est un bijou. Sculptée et ornée avec goût sans jamais que l’oreille ne décroche, ou que l’esprit ne s’égare. La carrure et le rythme de la danse sont rendus avec art et une grande habileté.


L’exercice du prélude peut être difficile car il ne se rattache quasiment qu’à une harmonie, et une mise en discours (rythme, allure, forme, style) de cette dernière. Cette pièce sert avant tout à introduire la tonalité avant le choral de l’assemblée, ou la suite instrumentale qui va être donnée par la suite. Dans cet enregistrement, les préludes sont à couper le souffle : l’imagination et la connaissance profonde de l’instrument et du style de Bach sont rendues avec sagacité et finesse, sans jamais alourdir la basse, mais en sachant exactement quelle rôle précis cette dernière joue dans la partition. Les harmonies sont limpides et leurs cheminements d’une évidence lumineuse.


La prise de son d’Aline Blondiau est absolument magnifique. Le clavecin, à la fois clair, brillant et rond, n’agresse jamais l’oreille du son de sa mécanique, mais laisse passer la précision et la délicatesse du toucher du claveciniste, et le défilé d’harmoniques de l’instrument. Le jeu de luth de l’instrument est étonnant par sa douceur et sa souplesse.


Cet enregistrement est un indispensable à avoir dans sa discographie de Bach. C’est sans doute un des meilleurs que l’on pourra entendre. Pierre Gallon, nous fait une démonstration de virtuosité digitale et musicale. Peut‑être n’avons-nous pas entendu Bach avant d’avoir entendu cet enregistrement.


Le site de Pierre Gallon


Apolline Croche

 

 

 

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