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09/24/2022
Alan Hovhaness : Flûte mystique, opus 22 – Pastoral n° 1, opus 111 n° 1 – Suite pour piano, opus 96 – Danse Ghazal, opus 37a – Achtamar, opus 64 – Deux Ghazals, opus 36 – Sonate pour piano « Cougar Mountain », opus 390 – Consolation, opus 419 – Suite sur des thèmes grecs – Chanson d’amour disparaissant dans des sons de criquets, opus 327 – Berceuse, opus 52 – Danses de la montagne macédonienne, opus 144 & 144b
François Mardirossian (piano)
Enregistré au Studio Stephen Paulello, Villethierry (14‑16 septembre 2021) – 60’47
Ad Vitam Records AV220715 –Notice en français et en anglais





François Mardirossian, pianiste né en 1989, enregistrait en décembre 2021 les vingt Etudes pour piano de Philip Glass (né en 1937) que ConcertoNet avait beaucoup appréciées (voir ici). Peu auparavant, en septembre de la même année, au même endroit, avec le même piano « Opus 102 » de Stephen Paulello, instrument hors norme de plus en plus prisé semble‑t‑il par les pianistes pour leurs enregistrements, il s’attaquait aux œuvres pour piano d’Alan Hovhaness.


Le nom de ce compositeur américain (1911‑2000), à vrai dire beaucoup plus connu aux Etats‑Unis qu’en France, laisse clairement trahir une origine arménienne, comme au demeurant celui de François Mardirossian, alors que son véritable nom était Chakmakjian, nom certes tout aussi arménien mais que le compositeur jugea trop compliqué à prononcer et qu’il décida d’abandonner pour signer ses œuvres. Au‑delà du nom, l’Arménie est surtout présente dans son œuvre nonobstant le fait qu’il soit né à Somerville, dans le Massachusetts.


Son catalogue est semble‑t‑il considérable puisque seraient dénombrées 434 œuvres numérotées dont soixante‑sept symphonies (d’une durée tournant en général autour de vingt minutes) et vingt‑quatre concertos. François Mardirossian a découvert par hasard son corpus pianistique et souhaité en révéler les meilleures pages, écrites entre 1930 et 1989, peu d’évolution étant repérable entre les deux périodes. Tonales et tournées plutôt vers le passé, elles peuvent intriguer. En effet, si certaines pièces puisent leur inspiration dans les cultures asiatiques et orientales, notamment dans le folklore arménien, elles annoncent à certains égards la musique minimaliste américaine.


François Mardirossian ne reprend pas les vingt‑cinq sonates du compositeurs mais n’en retient qu’une seule, Cougar Montain (1985), les autres pièces enregistrées, assez courtes, étant isolées et ayant quasiment le même tempo, sans vraies ruptures de ton. Parmi elles, la musique d’inspiration arménienne navigue entre danses populaires plutôt lentes, aux volutes clairement orientalisantes, et nostalgie.


Des vingt plages du disque, on retiendra tout d’abord Achtamar (1947) parce qu’elle évoque cette merveilleuse petite île perdue au fin fond de la Turquie, non loin des rivages du lac de Van et où trône une superbe église Sainte‑Croix (Xe siècle), haut lieu spirituel pour les apostoliques arméniens. Musicalement, la pièce imite les cordes pincées traditionnelles. La seconde des Ghazals (1933) est notable pour ses clusters à la main gauche, jouant au bourdon tandis que la main droite semble chercher sa voie dans l’imitation de ces mêmes cordes pincées. La Suite sur des thèmes grecs (1947) paraît plus expérimentale et ses rythmes piqués surprennent favorablement. Les deux Danses de la montagne macédonienne (1937), assez bartokiennes et mâtinées de boogie‑woogie, entraînent aisément par leur puissance et leur dynamisme. Mais la première Pastorale (1952), dans laquelle le pianiste doit frapper les cordes graves du piano avec un maillet pour créer une atmosphère assez mystérieuse, intéresse au début puis endort. La Sonate (1985) est vraiment trop proche des Gnossiennes d’Erik Satie, notamment de la Cinquième, pour qu’on s’y attarde et les autres pièces, plus ou moins mystiques comme la Suite opus 96, pas très loin de l’esthétique assez pauvre de Georges Gurdjieff, laissent à vrai dire assez indifférent. Elles manquent singulièrement de relief, de contrastes et de flamme et François Mardirossian, à la probité incontestable, n’y peut rien.


L’enregistrement vient cependant utilement compléter une discographie essentiellement consacrée aux œuvres orchestrales d’Alan Hovhaness (chez Naxos notamment s’agissant des symphonies), son corpus pianistique n’ayant guère été exploré jusqu’à présent hormis par Nicola Giosmin (Taukay), Sahan Arzruni (Hearts of Space, Kalan) et Alessandra Pompili (Dynamic).


Un site consacré à Hovhaness
Le site de François Mardirossian


Stéphane Guy

 

 

 

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