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05/07/2001
Manfred Gurlitt : Soldaten
Claudia Barainsky (Marie), Michael Burtt (Wesener),Thomas Mohr (Stolzius), Katherina Müller (Charlotte), Thomas Harper (Desportes), Celina Lindsley (Die Gräfin de la Roche)
Deutsches Symphonie Orchester Berlin, Gerd Albrecht (direction)
Orfeo “Musica Rediviva“, 2 CD, enregistré en 1998, livret allemand-anglais




Malgré un talent évident, Manfred Gurlitt (1890-1973) fit assaut de malchance, ce qui le relégua, encore aujourd’hui, en marge de la vie musicale. Dans son parcours personnel d’abord. Interdit en Allemagne à partir de 1933 (ce qui empêcha la création de son opéra Nana d’après Zola), Manfred Gurlitt ne trouva rien de mieux que d’émigrer au Japon ! Il se brouilla avec son pays d’origine sans pour autant s’attirer une quelconque sympathie du monde libre puisque l’Empire était allié au Reich au sein des forces de l’Axe. Il choisit d’y rester après la guerre et ainsi de se couper des centres musicaux européens et américains qui auraient pu lui assurer une reconnaissance et du travail. Malchance dans son parcours strictement musical ensuite. Deux de ses œuvres les plus ambitieuses, les opéras Wozzeck et Soldaten, furent effacées du répertoire par celles de Berg et de Zimmermann. Créé en 1930, Soldaten ne fut plus joué après 1933 ni après la guerre, jusqu’à ce que l’opéra de Bernd Alois Zimmermann fut recouvert, à partir de 1965, d’une gloire sulfureuse, universelle et définitive. Ce compositeur prolixe ne mérite pourtant pas toute cette malchance et ce coffret bienvenu lui offre une nouvelle petite chance . Dans Soldaten, sa musique se caractérise par une trame instrumentale légère et raffinée mais assez conventionnelle, et une écriture vocale plus hardie, déclamatrice par moment, exploitant les limites du registre. Tout cela est bien écrit, s’écoute avec plaisir mais reste un peu à la surface des choses, en retrait par rapport à la noirceur absolue du livret. On reste cependant sous le charme de ce témoignage du Berlin des années 20-30, l’une des périodes les plus prolixes de l’histoire de la musique.



Philippe Herlin

 

 

 

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