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11/21/2020
«Regards sur l’Infini»
Kaija Saariaho: Quatre Instants: III. «Parfum de l’instant» – Il pleut
Henri Dutilleux: Chanson de la déportée – Quatre Mélodies: III. «Regards sur l’Infini»
Claude Debussy: Proses lyriques
Claire Delbos: L’Ame en bourgeon: I. «Dors» & VIII. «Ai-je tu t’appeler de l’ombre?»
Olivier Messiaen: Poèmes pour Mi

Katharine Dain (soprano), Sam Armstrong (piano)
Enregistré à Nimègue (août 2020) – 69’
7 Mountain Records 7MNTN-024





Programme fruit du travail entre le soprano néerlandais Katharine Dain et le pianiste britannique Sam Armstrong pendant le confinement du printemps dernier, Regards sur l’Infini est centré sur le compositeur Olivier Messiaen et ses Poèmes pour Mi.


Le confinement imposé dans les pays européens par la pandémie de la covid-19 a donné l’opportunité à de nombreux artistes de collaborer plus intensément et de nombreux projets voient le jour notamment par des enregistrements réalisés à l’issu de cette période. C’est le cas de «Regards sur l’Infini», fruit du travail à Rotterdam entre le soprano Katharine Dain et le pianiste Sam Armstrong, enregistré au Concertgebouw de Nimègue en août dernier.


Ce programme, sur la finalité duquel (expérience introspective en temps de pandémie) les interprètes s’expriment longuement dans le livret de l’album rédigé en anglais seulement et perversement imprimé en très petits caractères gris pâle sur blanc, est centré par la personnalité d’Olivier Messiaen, principalement avec les Poèmes pour Mi un des trois cycles de mélodies pour soprano et piano composées par lui sur des poèmes de sa plume, mais aussi deux mélodies de sa première épouse, Claire Delbos dédicataire du cycle, des pièces d’Henri Dutilleux, qui fut un de ses nombreux disciples, ainsi que l’ombre tutélaire de Claude Debussy et la présence de Kaija Saariaho qui se situe parmi les héritières de cet immense compositeur français. Magnifique programme, pensé, réalisé et peaufiné avec un soin infini, les différents compositeurs étant disposés exactement en miroir autour de Poèmes sur Mi, qui s’écoute comme il le mérite avec une concentration soutenue.


On regrettera que la diction du soprano ne soit pas à la hauteur de son chant, particulièrement dans les sublimes Poèmes pour Mi. La poésie est constamment sacrifiée à la ligne de chant, ce qui est regrettable tant le texte est intimement lié aux notes. L’accompagnement du pianiste est magistral, donnant une structure et une sonorité magnifique à ces neuf mélodies d’une intensité brûlante.


Pour Debussy, leur choix s’est porté sur quatre mélodies de jeunesse, Proses lyriques, sur des textes du compositeur, que Katharine Dain chante avec un style magnifique qui laisse augurer une possible grande Mélisande à condition que la prononciation soit plus soignée. La grande poésie de l’accompagnement ne supplée pas – hélas! – à cette lacune.


Les textes des deux poèmes extraits du cycle L’Ame en bourgeon de Claire Delbos sont de Cécile Sauvage, qui n’est autre que la mère d’Olivier Messiaen, écrits alors qu’elle attendait sa naissance. Les mélodies sont extrêmement simples et leur accompagnement minimaliste mais elles ont un poids mystique extraordinaire. Le fait que le chant soit très lent et parfois a cappella semble résoudre provisoirement le problème de prononciation du soprano.


Les deux mélodies d’Henri Dutilleux, Chanson de la déportée et «Regards sur l’infini», d’inspiration très debussyste, sont poignantes et chantée avec beaucoup d’intensité. Malheureusement pour cette dernière, dont le texte est d’Anna de Noailles, écrite dans le registre aigu, on ne comprend pas un seul mot.


Les deux magnifiques mélodies de Kaija Saariaho qui ouvrent et ferment ce passionnant programme, «Parfum de l’instant» et Il pleut (textes respectivement d’Amin Malouf et de Guillaume Apollinaire) sont parfaitement composées pour ce type de voix très agile dans le suraigu.


Un programme qui fascine autant littérairement que musicalement auquel il manque trop – hélas! – le poids des mots.


Le site de Katharine Dain
Le site de Sam Armstrong


Olivier Brunel

 

 

 

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