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07/18/2020
Erich Wolfgang Korngold : So Gott und Papa will – Sechs einfache Lieder, opus 9 – Lieder des Abschieds, opus 14 – Drei Lieder, opus 18 – NachtsUnvergänglichkeit, opus 27 – Die tote Stadt, opus 12: «Mariettas Lied» (*) & «Tanzlied des Pierrot» – Drei Lieder, opus 22 – Songs of the Clown, opus 29 – Four Shakespeare Songs, opus 31 – Fünf Lieder, opus 38 – Sonett für Wien, opus 41 – Der Knabe und das Veilchen – Kleiner Wunsch – Der innere Scharm – Ausser – Die Gansleber im Hause Duschnitz – Quinquaginta-Foxtrott – Osterreichischer Soldatenabschied – Kaiserin Zita-Hymne
Adrianne Pieczonka (*) (soprano), Konrad Jarnot (baryton), Reinild Mees (piano)
Enregistré à Berlin (30 septembre-3 octobre 2013 et 13-14 juillet 2014) – 149’37
Coffret de deux disques Capriccio C5252


Sélectionné par la rédaction





Les Lieder d’Erich Wolfgang Korngold (1887-1957) constituent une importante partie de sa musique vocale dont la production s’étale sur toute une vie. Plusieurs enregistrements épars ont rendu justice à ces magnifiques compositions. Pour la première fois un enregistrement en revendique l’intégralité.


Cependant, il est difficile de l’affirmer car à côté de la production répertoriée par numéros d’opus, qui comporte une quarantaine de lieder, existe une quantité de chansons composées pour le cinéma ou pour le théâtre, de réductions d’airs d’opéras ou autres pièces de circonstance pour piano et soliste dont l’inventaire n’est ni officiel ni complet. Il faudra peut-être attendre une édition critique de l’œuvre du compositeur viennois pour envisager de parler de véritable intégrale. Aussi ce double album de 2015 comporte-t-il huit premiers enregistrements mondiaux, ce qui n’est en aucun cas la garantie d’une intégralité. Certaines pièces qui pourraient y figurer font partie de l’album Korngold réalisé par Caspar Richter pour le même éditeur (voir ici), comme la chanson «Tomorrow» du film The Constant Nymph (Tessa, la nymphe au cœur fidèle) avec Joan Fontain et Charles Boyer (1943). Il faudrait idéalement à une édition intégrale ajouter la traduction des textes des chansons et lieder, qui manquent cruellement à cette publication de Capriccio.


L’inventaire des lieder de Korngold comporte les opus suivants: les Six Lieder faciles (1911) sur des poèmes de Joseph von Eichendorff, Elisabeth Honold, Heinrich Kipper et Siegfried Trebitsch, les quatre Lieder des adieux (1920-1921) sur des poèmes de Christina Rossetti (dans une traduction d’Alfred Kerr), Edith Ronsperger et Ernst Lothar, Trois Chants (1924) sur des poèmes de Hans von Kaltneker, les Trois Lieder (1928-1929) sur des poèmes Karl Kobald et Immortalité (1933) sur des poèmes d’Eleonore van der Straten. Les Chants du clown (1937) et Quatre Chansons de Shakespeare (1937-1941) sont composés sur des poèmes de William Shakespeare et les Cinq Lieder (1948) sur des poèmes de Richard Dehmel, Eichendorff, Howard Koch et Shakespeare. Le Sonnet pour Vienne (1953) sur un texte de Kaltneker complète cette riche liste. Nombre de compositions sans numéro d’opus, souvent tardives dans la vie de Korngold, viennent enrichir ce panorama dont la liste n’est pas close. Le présent enregistrement comporte notamment la réduction pour piano et chant d’un hymne composé en en l’honneur de l’impératrice Zita, une version alternative du lied «Sommer» des Lieder faciles ainsi que six pièces de circonstance assez distrayantes comme un Fox-trot des quinquagénaires ou l’Adieu d’un soldat autrichien.


Le style de ces lieder est kaléidoscopique, allant d’une sagesse tonale post romantique (Six Lieder faciles) en passant par une hardiesse très relative qui le rapproche de la manière de Hugo Wolf (Lieder des adieux, Dans la nuit) à une liberté de style très moderne (Chansons du clown, Chansons de Shakespeare) et une structure de chansons influencée par les modèles musicaux américains dans ses musiques de film.


La discographie des lieder de Korngold est ancienne et plutôt riche. Nombreux sont les interprètes des deux sexes qui en ont enregistré: Dietrich Fischer-Dieskau, Hermann Prey, Wolfgang Holzmair, Steven Kimbrough, Barbara Hendricks, Eva Marton et plus récemment Bo Skovhus, Dietrich Henschel, Anne Sofie von Otter, Sarah Connolly, William Dazeley, Britta Stallmeister, Uwe Schenker-Primus, Roderick Williams, Michaela Schuster, Thomas Evenstein, Camilia Tilling, Cornelia Hübsch, la liste n’est pas exhaustive. Dans cette édition, c’est le baryton anglais Konrad Jarnot qui chante quasiment tout le programme avec une très grande versatilité, se coulant aisément dans les styles très variés de composition. Le soprano canadien Adrianne Pieczonka interprète les lieder les plus élégiaques mais surtout l’adaptation pour piano et chant du «Lied de Marietta» de La Ville morte, incursion hors du lied au sens strict complétée par le «Lied de Pierrot» que chante Konrad Jarnot sans en capter totalement le charme extatique. La pianiste néerlandaise Reinild Mees se plie avec beaucoup de bonheur à la richesse stylistique de ces compositions, dont la partie d’accompagnement est sans cesse un sujet d’émerveillement.


Olivier Brunel

 

 

 

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