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06/12/2020
Albéric Magnard: Suite d’orchestre dans le style ancien, opus 2 [1] – Chant funèbre, opus 9 [2] – Ouverture, opus 10 [3] – Hymne à la justice, opus 14 [4] – Hymne à Vénus, opus 17 [5]
Philharmonisches Orchester Freiburg, Fabrice Bollon (direction)
Enregistré à Baden-Baden (8 mars 2019 [1]) et à Fribourg (2-3 octobre 2017 [5], 18 [3], 18-19 [2] juin et 7 juillet [4] 2018) – 65’30
Naxos 8.574084


Must de ConcertoNet





L’intégrale de l’œuvre orchestral de Magnard chez Naxos touche à sa fin avec ce troisième volume. Après la révélation du premier volume, consacré à ses deux plus belles symphonies, un égal succès du deuxième, comprenant les deux premières symphonies, n’était pas acquis, mais Fabrice Bollon et son Orchestre philharmonique de Fribourg avaient magnifiquement relevé le défi. Nouvelle difficulté avec cette ultime parution: les cinq œuvres d’une durée de 10 à 15 minutes chacune ici rassemblées méritent-elle autant l’attention que les quatre symphonies et n’auraient-elles pas gagné à être réparties sur l’ensemble des trois volumes plutôt que d’être regroupées en un seul?


Toute première partition symphonique de Magnard, la Suite d’orchestre dans le style ancien (1888), composée sous l’égide de d’Indy, ne manque pas ni de saveur, ni d’intérêt, en ces temps où Debussy, par exemple, compose une Suite bergamasque. L’écriture est déjà dense, parfois même épaisse, et parmi les cinq mouvements, l’avant-dernier (un Menuet d’allure très modérée), plus ambitieux et développé, annonce déjà les futures symphonies.


Changement d’échelle avec le Chant funèbre, écrit à la mémoire de son père, et l’Ouverture, tous deux de 1895 – on se situe déjà entre les Deuxième et Troisième Symphonies. C’est dire la qualité de ces musiques, dont Michel Plasson avait donné de splendides versions. Ici aussi, les choix de Bollon sont très différents, pour ne pas dire opposés: on peut préférer l’expression et le moelleux du premier dans le Chant funèbre, mais le caractère cursif et aéré du second s’impose dans l’Ouverture.


L’Hymne à la justice (1902), inspiré par l’affaire Dreyfus, et l’Hymne à Vénus (1904), où il faut peut-être voir une sorte de «sinfonia domestica», forment une sorte de diptyque antagoniste, quoiqu’animé par une même ardeur. Dans la véhémence de l’une comme dans la langueur de l’autre pièce, l’interprétation contribue à cette magistrale conclusion d’une anthologie symphonique qui, pour inattendue qu’elle ait été, n’en fera pas moins date, de toute évidence.


Simon Corley

 

 

 

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