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05/03/2020
Richard Strauss : Concerto pour cor n° 1 en mi bémol majeur, opus 11 (*) – Sérénade, opus 7 – Sonatine n° 1 en fa majeur «Aus der Werkstatt eines Invaliden», AV 135 – Métamorphoses, AV 142
Robert Langbein (cor), Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann (direction)
Enregistré en public au Semperoper de Dresde (15 mai et 23 novembre [*] 2014) – 85’53
Album de deux disques Profil Hänssler «Edition Staatskapelle Dresden» (vol. 44) PH 15016 – Notice (en allemand et en anglais) de Stephan Kohler et Torsten Blaich





On sait depuis longtemps que, avec Wagner et Bruckner, Richard Strauss (1864-1949) fait partie des compositeurs de prédilection de Christian Thielemann. Le fait qu’il soit directeur musical de l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde ne pouvait que conforter ces affinités, l’orchestre étant indissolublement lié au compositeur allemand dont il a créé tant d’œuvres (notamment Till l’Espiègle, Mort et Transfiguration, la Sinfonia Domestica mais aussi, côté opéras, Elektra, Le Chevalier à la rose ou Intermezzo). Les deux disques présentés ici sont le reflet de deux concerts donnés en 2014 dans le cadre d’une série en hommage aux cent cinquante ans de la naissance du compositeur, associant comme on va le voir les premières et dernières œuvres de Strauss.


Car le Premier concerto pour cor est une œuvre de jeunesse. Composée en 1883 et dédiée à son père, Franz Strauss, excellent corniste à l’Orchestre de la Cour de Bavière, cette partition bénéficie ici d’une interprétation de premier ordre. Digne successeur du légendaire Peter Damm, Robert Langbein suscite l’admiration par son aplomb, donnant une interprétation presque bravache du premier mouvement. Mélancolique dans l’Andante, le concerto se conclut par un troisième mouvement haut en couleur où le soliste fait assaut de musicalité et de virtuosité mais sans aucune ostentation. L’orchestre est au diapason de Langbein et offre des mouvements d’une infinie délicatesse (les bois, clarinette puis basson en premier lieu, puis les cordes dans le deuxième mouvement). Sans hésiter, le sommet de ce disque car entendre une telle interprétation en concert ne peut que marquer l’auditeur.


Christian Thielemann dirige certes les grands cycles de Strauss mais ne néglige pas pour autant les œuvres de moindre importance, comme en témoignent les Sérénade (1884) et Sonatine n° 1 (1944), ayant d’ailleurs dirigé cette œuvre à Berlin en décembre dernier. Les solistes à vent de la Staatskapelle de Dresde s’y montrent d’une virtuosité à toute épreuve comme on pouvait s’y attendre, passant avec la même aisance des passages hautement techniques en termes notamment de détachés et de précision rythmique aux passages où doit prédominer une sorte d’amusement espiègle. Un jeu là encore de premier ordre qui témoigne de l’excellence des vents dresdois.


Après les vents, logiquement, les cordes dans les célébrissimes Métamorphoses (1945). Véritable chant du cygne du compositeur avec ses Quatre derniers Lieder, ce poème symphonique, qui renvoie à la fois à l’Héroïque de Beethoven (pour le motif mélodique de la «Marche funèbre», d’ailleurs cité in extenso vers la fin, à 25’57) et à Goethe pour le titre qui fait cette fois-ci référence au passé dans sa globalité, bénéficie évidemment du soyeux des cordes dresdoises. Si Christian Thielemann dirige l’œuvre avec une passion évidente, sans trop en faire, les emportements étant toujours conduits avec une grande finesse et une maîtrise qui ne laisse place à aucun débordement, ni épanchement sirupeux, on regrette un léger manque de tension intérieure même si la dernière partie est presque suffocante, l’auditeur ne pouvant là qu’être submergé par l’émotion (le silence avant les applaudissements s’avère assez révélateur à cet égard). Une très belle version donc, à n’en pas douter, mais qui doit sans doute céder le pas à des interprétations encore plus habitées.


Le site de l’Orchestre de la Staatskapelle de Dresde

Sébastien Gauthier

 

 

 

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