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04/03/2020
Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 9 «Jeunehomme», K. 271 [1], n° 20, K. 466 [2], n° 22, K. 482 [3], et n° 27, K. 595 [4]
Sviatoslav Richter (piano)
Orchestre national de l’ORTF [1], Orchestre symphonique d’Etat de l’URSS [2], English Chamber Orchestra [3, 4], Lorin Maazel [1], Karl Eliasberg [2], Benjamin Britten [3, 4] (direction)
Enregistré en public à Aldeburgh (16 juin 1965 [4] et 13 juin 1967 [3]) ainsi qu’à Parçay-Meslay (3 juillet 1966 [1]) et en studio à Moscou (février 1950 [2]) – 131’35
Album de deux disques Urania WS 121.387





La discographie de Sviatoslav Richter (1915-1997) est richissime et extrêmement touffue. Le pianiste soviétique a enregistré pour plusieurs éditeurs soviétiques et occidentaux et s’y ajoute une abondante discographie officieuse reprenant soit des enregistrements pirates de concerts soit commercialisant des enregistrements radiophoniques réalisés tout au long de sa magnifique carrière. Il semble que ces quatre concertos de Mozart tous déjà édités sous différentes formes soient, dans cette édition Urania, réunis pour la première fois. Confrontation passionnante car ils sont joués à des époques étalées de 1950 à 1967 avec trois orchestres dirigés par trois chefs différents.


Pour les Neuvième et Vingtième, l’image sonore de l’orchestre est très compacte contrastant avec un piano surexposé avec une sonorité pleine et colorée. Le Neuvième est enregistré le 3 juillet 1966 au Festival de la Grange de Meslay sous la direction de Lorin Maazel avec un Orchestre de l’ORTF aux violons parfois acides mais bien tenu, même dans le tempo très rapide du Rondo (Presto). L’ensemble est très romantique et le phrasé de l’Andantino digne d’un chanteur d’opéra.


Le Vingtième est enregistré en février 1950 au Conservatoire de Moscou avec l’Orchestre symphonique d’URSS (Orchestre symphonique d’Etat de Moscou) dirigé par Karl Eliasberg. Le son est très compact et la conception très dramatique, souvent lourde. Richter brusque parfois ses phrasés dans les traits rapides mais la sûreté du jeu est époustouflante.


Les Vingt-deuxième et Vingt-septième sont très différents, enregistrés en Angleterre avec un orchestre de chambre (l’Orchestre de chambre anglais) sous la direction de Benjamin Britten respectivement au Snape Maltings Concert Hall le 13 juin 1967 et dans la Blythburgh Church d’Aldeburgh le 16 juin 1965. Un fait est certain: Britten assagit considérablement Richter, sa direction beaucoup plus classique ne le pousse guère dans ses retranchements mais au moins une fois par concerto il réussit à échapper à la direction très métrique du compositeur; il en résulte une course poursuite entre pianiste et orchestre comme dans l’Allegro final du Vingt-deuxième. Dans l’Allegro initial du même concerto, on peut entendre une cadence – de Britten – la plus ébouriffante qui soit, qui conviendrait d’avantage à un concerto de Prokofiev que de Mozart!


Mais la perle de l’enregistrement est le Vingt-septième. Même sous la direction un rien réservée de Britten, l’équilibre est parfait entre le piano et un ensemble noble ayant un son plus large et aéré que les orchestres soviétiques Le Larghetto est un diamant de pureté musicale: le chant du piano d’une évidence totale est d’une sérénité qui ne cherche qu’à faire planer la musique.


Un bel ensemble qui, bien que radicalement éloigné du style viennois, montre le pianiste à chaque fois au meilleur de lui-même.


Olivier Brunel

 

 

 

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