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01/17/2020
Maurice Ravel : La Valse – Rapsodie espagnole
Benjamin Attahir : Adh-Dhohr

Patrick Wibart (serpent), Orchestre national de Lille, Alexandre Bloch (direction)
Enregistré à l’Auditorium du Nouveau Siècle de Lille (2018) – 52’
Alpha 562 (distribué par Outhere) – Notice en français, anglais et allemand – Prise de son globale, un peu froide.





Après un remarquable enregistrement des Pêcheurs de perles de Bizet (Pentatone), l’Orchestre national de Lille et son directeur musical (depuis 2016) Alexandre Bloch ont choisi d’associer des pièces symphoniques de Maurice Ravel et une création du jeune compositeur français Benjamin Attahir (né en 1989).


Cette «clarté des timbres» et cet «équilibre entre les instruments» qu’Alexandre Bloch vante dans la «culture française», sa baguette affûtée en cisèle les moindres détails... quitte à escamoter une part du mystère qu’on était en droit d’attendre dans l’introduction de La Valse. L’impeccable mécanique de «l’horloger suisse» (Stravinsky à propos de Ravel) se met rapidement en place. D’une belle fluidité, la direction d’Alexandre Bloch manque, hélas, de respirations, de phrasés langoureux dans ce qui reste avant tout une danse, dût-elle s’achever en apocalypse.


Dans la même veine, la Rapsodie espagnole accuse un déficit expressif (une volonté d’en conjurer le pittoresque?): la touffeur estivale du «Prélude à la nuit», la nonchalance de la «Habanera» et les couleurs bigarrées de la «Feria» finale sont sacrifiées sur l’autel de la mise en place, certes irréprochable.


«Adh Dhohr est la deuxième des cinq pièces d’un cycle que j’ai souhaité entreprendre autour du Salah ou rythme de l’ordinaire musulman. C’est la prière du midi, quand le soleil est à son zénith», précise Benjamin Attahir au sujet de son diptyque, lequel cache un concerto pour serpent et orchestre. Patrick Wibart, dédicataire de l’œuvre, déploie des trésors de sonorités en vertu d’une orchestration aérée qui, loin de le couvrir, multiplie au contraires les rencontres mimétiques, notamment lors du mémorable colloque avec les cors (qu’on devine spatialisés) où le jeune compositeur s’affirme, dans le sillage de Ravel, comme un maître-saucier des timbres. Au premier mouvement tout en soubresauts fait suite la magie du second, d’un caractère improvisé, inauguré par un solo de serpent truffés de mélismes orientalisants. Le charme opère et se prolonge au-delà de l’écoute.


Un jalon important dans la discographie de l’Orchestre national de Lille et de son nouveau chef, que le mélomane thésaurisera moins pour ses lectures ravéliennes (d’autres références s’imposent) que pour cet attachant concerto de Benjamin Attahir.


Jérémie Bigorie

 

 

 

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