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10/21/2019
Georg Friedrich Händel : Water Music, HWV 348-350 [1] – Concerto grosso «Alexander’s Feast», HWV 318 [2]
FestspielOrchester Göttingen, Laurence Cummings (direction)
Enregistré en concert à la Stadthalle de Göttingen (18 mai 2013 [2] et 15 mai 2016 [1]) – 63’12
Accent ACC 26407 – Notice (en anglais et en allemand) de Wolfgang Sandberger et Nicholas Anderson





Georg Friedrich Händel : Water Music, HWV 348-350
Georg Philipp Telemann : Wassermusik, TWV 55:C3

Ensemble Zefiro, Alfredo Bernardini (direction)
Enregistré en public au St John’s Smith Square, Londres (9 juin 2013) – 75’29
Arcana A 432 (distribué par Outhere) – Notice (en anglais, français et italien) d’Alfredo Bernardini


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Certes, la célébrissime Water Music de Georg Friedrich Händel (1685-1759) connaît de multiples versions de référence mais voici deux nouveaux enregistrements qui, chacun dans son genre, parviennent à se hisser au sommet et enthousiasment, notamment pour l’un d’entre eux, à chaque nouvelle écoute. Avant d’en venir aux deux interprétations confrontées ici, il faut peut-être se souvenir des circonstances de son exécution originelle telle que le rapporte le Daily Courant du 19 juillet 1717: «Pendant toute la promenade [du Roi], cinquante musiciens de toutes sortes jouèrent sur une autre barge de la "City Compagny" les plus plaisantes symphonies composées spécialement pour l’événement par M. Haendel. Ces musiques charmèrent tellement Sa Majesté qu’elles furent jouées par trois fois, à l’aller comme au retour». Musique d’extérieur donc, musique festive également, musique pour un ensemble conséquent également!


Si l’on s’en tient à ces trois caractères, la version de l’ensemble italien Zefiro dirigé par le hautboïste Alfredo Bernardini s’avère d’un meilleur niveau par rapport à sa concurrente allemande. La supériorité est évidente dans la Suite en fa majeur. Que ce soit dans l’Ouverture ou dans l’Adagio e staccato initiaux, Zefiro se montre plus inventif, plus enclin aux ornementations et aux volutes qui enrichissent sans nul doute la partition. Surtout, les Italiens frappent par un jeu marqué par une spontanéité (les cors dans les deux Allegro, le jeu du hautbois soliste dans l’Allegro da capo, un rubato empreint de grande liberté pour les violons et le clavecin dans le Passepied) et une fraîcheur à côté desquels le pourtant très bon Orchestre du Festival de Göttingen s’avère globalement plus compassé. Avec un orchestre également plus conséquent (cela s’entend dans les basses notamment), plus nerveux et plus sec sans doute parfois, Laurence Cummings dirige l’œuvre avec une sagesse plus patente, ne courant guère de risques mais veillant toujours à un beau sens de la progression (le Passepied là encore) et à une mise en place irréprochable, là où Bernardini et les siens aiment à «déborder» du cadre imposé par la partition.


Adoptant une nouvelle édition critique de la Water Music, Cummings convainc même un peu moins dans les deux autres suites (en majeur et en sol majeur, où les mouvements s’entrecroisent quelque peu) avec un Andante assez terre-à-terre, joué plus lentement que chez Zefiro, deux Rigaudons un peu raides et un Allegro initial au son un peu étriqué malgré un beau pupitre de cuivres. De leur côté, Bernardini et les siens continuent de nous charmer avec un Allegro brillant, le violon solo assurant une belle transition avec le Hornpipe qui suit, les Italiens sachant également faire preuve de retenue et d’une belle finesse dans le jeu de la flûte à bec ou dans un Lentement plein de noblesse.


Alors, que faire? Pour effectuer un choix définitif, doit-on se résoudre à s’en remettre aux œuvres complétant chacun des deux disques? Dans ce cas, passons assez rapidement sur le célèbre Concerto «Alexander’s Feast», bien dirigé certes par Laurence Cummings, mais qui connaît une concurrence vive qui n’est guère éclipsée ici. En revanche, comment ne pas être totalement emporté par cette Wassermusik de Telemann dont la discographie était jusqu’alors dominée par l’exceptionnel disque du Musica Antiqua Köln (Archiv Produktion)? Il faut dire que Bernardini, à la fois chef et hautboïste solo, guide ses troupes avec un enthousiasme communicatif. Les longues sonorités des hautbois (Alfredo Bernardini et son complice Paolo Grazzi) peuvent quelque peu déconcerter dans la partie introductive de l’Ouverture mais la suite est emplie d’une énergie (jamais le rythme ne retombe!) et d’une richesse de sonorités qu’on ne connaissait guère jusque-là. Flûtes enjôleuses dans la Sarabande (tenues par les incroyables Alfredo Bernardini, encore lui, et Marcello Gatti), rythmes plein d’inventivité dans la Loure ou l’Harlequinade, un clavecin toujours à la recherche de la petite surprise (merveilleuse Anna Fontana...), un sturmende Aeolus virevoltant...


Sans détrôner Reinhard Goebel et les siens dans Telemann, avouons que nous tenons là un maître-disque qui s’impose à bien des égards dans toutes les discothèques!


Le site du Festival international Haendel de Göttingen
Le site de l’Ensemble Zefiro


Sébastien Gauthier

 

 

 

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