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09/16/2018
Antonín Dvorák : Cypriše, B. 11 – Vecerní písně, opus 31, B. 66 (extraits) – Cigánské melodie, opus 55, B. 104
Pavol Breslik (ténor), Róbert Pechanec (piano)
Enregistré en l’église Saint-Laurent de Prague (3-5 août 2016) – 64’
Supraphon SU 4215-2 – Notice de Martin Jemelka





Si Dvorák n’a pas négligé la mélodie, elle ne constitue pas la partie la plus riche de sa production. On connaît d’ailleurs surtout les Chants bibliques de 1894, les Mélodies tziganes de 1880 et, pour deux voix, les Duos moraves de 1875. Pavol Breslik n’a pas retenu les premiers, mais termine son récital Dvorák par les secondes, magnifique hymne à la singularité d’un peuple dont l’époque exalte la liberté et les chants sans toujours voir le désenchantement que suscite un perpétuel exil. Cette mélancolie perce à travers les poèmes d’Adolf Heyduk et le ténor slovaque la restitue, parfaitement soutenu par Róbert Pechanec, dès «Ma chanson d’amour», où la voix, aujourd’hui à son apogée, séduit par la souplesse d’émission et le galbe du phrasé. Il sait aussi conjuguer, comme Dvorák, la subtilité et le naturel – cela faisait le prix de sa Belle Meunière, à Bastille ou au disque: il faut garder ici une certaine verdeur, que ne préservent pas toujours chanteurs et chanteuses dans le célèbre «Chansons que ma mère me chantait».


C’est ce qui fait le prix des Cyprès, sur des textes de Gustav Pfleger-Moravský, inspirés à un compositeur de presque 24 ans par une élève de 16 pour laquelle il éprouve une passion non partagée... et dont il épousera la sœur. Un véritable cycle, entre espoir et doute, rêve et douleur, où la nature fait souvent écho au sentiment. Dvorák s’y cherche encore un peu, mais y restera assez attaché pour le réviser, le recycler... ou transposer pour quatuor à cordes, en 1887, douze mélodies sur dix-huit – pour nous, la version la plus belle. Pavol Breslik a bien capté l’esprit doux-amer de cette musique, aussi à l’aise dans le rêve que dans l’angoisse, dans la passion que dans le désespoir.


Des douze Chants du soir écrits sur des vers de Vítězslav Hálek, à la date de composition incertaine, il a choisi les cinq mélodies du dernier cahier, où s’épanche de nouveau un cœur malheureux. Le récital vaut donc autant pour la cohérence du programme que pour la qualité de l’interprétation. Et si Pavol Breslik, nous donnait, un jour, l’intégrale des mélodies de Dvorák?


Didier van Moere

 

 

 

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