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08/23/2017
Fernand de La Tombelle : Mélodies
Tassis Christoyannis (baryton), Jeff Cohen (piano)
Enregistré en concert au Théâtre Saint-Bonnet de Bourges (16 & 17 janvier 2017) – 74’
AP 148 – Notice d’Hélène Cao





Un concert aux Bouffes du Nord l’a récemment montré ou confirmé: la musique du baron Fernand de La Tombelle ne trahit pas d’audaces modernistes. Il n’en a pas moins sa place parmi les compositeurs qui contribuèrent, à des niveaux divers, au renouveau de la musique française dans les dernières décennies du dix-neuvième siècle. Voici, pour nous en convaincre, une vingtaine de mélodies gravées sous les auspices du Palazzetto Bru Zane, par Tassis Christoyannis et Jeff Cohen, dont c’est le cinquième CD, après David, Lalo, Godard et Saint-Saëns. Comme de coutume, les textes empruntent aussi bien à Hugo ou Gautier qu’à des poètes aujourd’hui totalement oubliés – et parfois bien désuets, comme Henri Darsay, auteur d’un «Ha! les bœufs» qui prête à sourire. Selon l’usage aussi, ces mélodies sont destinées à des chanteurs professionnels ou amateurs, amis du compositeur, dont le salon parisien recevait une société choisie. Les poèmes abondent en topoï de l’époque, avec une prédilection pour les clairs de lune et les soirs, où s’expriment discrètement désirs et nostalgies, alors que l’inspiration populaire ou l’exotisme percent çà ou là.


Une fois de plus, le baryton grec, timbre aux reflets de velours, séduit par la souplesse de son émission, la clarté de son articulation, son art d’accorder le mot et la note, préservant l’intimisme de ces pages comme si ce familier des grands Verdi était un baryton Martin. Il chante sur le souffle, en un murmure, «Hier au soir» d’après Hugo ou les vers du «Sonnet» de La Boétie, a toute la légèreté des «Papillons» d’après Gautier, se fait conquérant dans le «Cavalier mongol» de Marcel de Lihus ou, sur un autre registre, dans «Sans toi» d’Elie Brachet et Paul de Montverdun. Il sait aussi, lorsque la musique renoue avec la veine populaire, conjuguer le raffinement et la verdeur: écoutez «Si le roi m’avait donné», «La Pernette» d’Horace de Callias... ou les «Couplets de Chérubin» de Beaumarchais, où La Tombelle, selon son vœu, reprend «Malbrough s’en va-t-en guerre». Au piano, le fidèle Jeff Cohen trouve toujours, pour chaque mélodie, le juste climat, les couleurs adaptées, partenaire plus qu’accompagnateur, aussi subtil que le baryton.


Didier van Moere

 

 

 

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