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07/16/2017
Giuseppe Verdi : Messa da Requiem
Erika Grimaldi (soprano), Daniela Barcellona (mezzo-soprano), Francesco Meli (ténor), Michele Pertusi (basse), London Symphony Chorus, Simon Halsey (chef de chœur), London Symphony Orchestra, Gianandrea Noseda (direction)
Enregistré en public au Barbican Hall (18 et 20 septembre 2016) – 77’55
SAC hybride LSO Live LSO 800 – Notice enanglais, français et allemand





Gianandrea Noseda fait incontestablement partie de cette génération de chefs d’orchestre qui montent, au même titre que des personnalités déjà affirmées comme Gustavo Dudamel ou Daniel Harding, ou de chefs de plus en plus fréquemment invités aux quatre coins du monde comme James Gaffigan, Rafael Payare ou Pablo Heras-Casado.


Cette version du Requiem de Verdi, enregistrée en public, est une vraie réussite, qui met en exergue le tempérament de feu du chef italien (né en 1964) comme on a pu l’entendre dans la même œuvre aussi bien à Verbier qu’à Paris en février 2016, à la tête de l’Orchestre de Paris. Car, c’est ce qui frappe en premier lieu: la théâtralité du discours, l’accentuation des contrastes (la violence incroyable du Dies Irae ou le formidable tourbillon du Tuba mirum), l’importance accordée aux couleurs (le pupitre de violoncelles dans le Domine Jesu). On n’ira pas chercher dans cette représentation les élans mystiques d’un Giulini (souvenons-nous de son dernier concert parisien, salle Pleyel...), la retenue d’un Abbado ou la grandeur sacrée d’un Karajan mais, plastiquement parlant, si l’on ose dire, cela fonctionne divinement.


L’Orchestre symphonique de Londres, dont Noseda est premier chef invité depuis la rentrée 2016, s’affirme sans aucune difficulté comme une phalange de grande valeur. Il en va de même pour le formidable chœur dirigé par Simon Halsey: là encore, quelle vitalité, quel sens des contrastes (de la force la plus tellurique aux murmures les plus indicibles) et quelle énergie, clairement affirmée ou seulement sous-jacente. Face à de tels partenaires, Noseda joue sur du velours: sa poigne de fer (car, même dans les passages où tout n’est qu’emportements, on sent que rien ne dépasse et qu’aucun imprévu ne peut survenir) est perceptible de la première à la dernière note, les arrêts sont nets, les attaques franches. On regrette donc d’autant plus certaines précipitations dans l’entrée du Rex tremendae ou, surtout, dans le Libera me qui conclut l’œuvre sur un ton plus martial que grandiose. C’est dommage.


Quant au quatuor de solistes, il est très bon même si c’est de lui que viennent les principales déceptions. Aucun véritable reproche à adresser aux basse (très bon Pertusi, notamment dans le Confutatis, même si le souffle est parfois un peu juste) et mezzo-soprano (n’oublions pas que c’est Daniela Barcellona qui chanta cette partie dans le bouleversant concert berlinois de janvier 2001 dirigé par Claudio Abbado). Le ténor Francesco Meli est sans conteste le meilleur des quatre solistes: très attendu dans l’Ingemisco (où il est excellent en dépit d’une voix un peu blanche), il brille surtout au début du Hostias, passage bouleversant. Erika Grimaldi n’est pas mauvaise, bien sûr, mais sa tendance au vibrato et une voix un peu fragile de temps à autre (la fin du Quid sum miser) ont tendance à atténuer une prestation globalement de bon niveau. A cet égard, son Libera me est tout à fait irréprochable, sa voix légèrement charnue nous rappelant davantage une Montserrat Caballé ou une Barbara Frittoli qu’une Júlia Várady ou une Edith Mathis, plus diaphanes.


Sans remettre en cause les références du Requiem (et il y en a...), ce disque ravira sans aucun doute les amateurs de versions colorées, même si l’on aurait aimé y trouver un supplément d’âme.


Le site de Gianandrea Noseda
Le site d’Erika Grimaldi
Le site de Michele Pertusi
Le site de l’Orchestre symphonique de Londres
Le site du Chœur de l’Orchestre symphonique de Londres


Sébastien Gauthier

 

 

 

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