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04/23/2017
«Bach Kantaten n° 15»
Johann Sebastian Bach : Cantates «Schwingt freudig euch empor», BWV 36 [1], «Tue Rechnung! Donnerwort», BWV 168 [2], et «Wo gehest du hin», BWV 166 [3]

Nuria Rial [1], Noëmi Sohn Nad [2] (sopranos), Claude Eichenberger [1], Antonia Frey [2], Terry Wey [3] (altos), Johannes Kaleschke [1, 2], Gerd Türk [3] (ténors), Klaus Häger [1], Peter Harvey [2], Markus Volpert [3] (basses), Chor und Orchester der J.S. Bach-Stiftung, Rudolf Lutz (clavecin et direction)
Enregistré en public en l’église évangélique de Trogen (14 décembre 2007 [1], 22 février 2013 [2] et 18 avril 2008 [3]) – 68’14
J.S. Bach-Stiftung B 348 – Notice (en allemand et en anglais) d’Anselm Hartinger et Rudolf Lutz





«Bach Kantaten n° 17»
Johann Sebastian Bach : Cantates «Lass, Fürstin, lass noch einen Strahl», BWV 198 [1], et «Tönet, ihr Pauken! Erschallet, Trompeten!», BWV 214 [2]

Sibylla Rubens [1], Johannette Zomer [2] (sopranos), Annekathrin Laabs [1], Michaela Selinger [2] (altos), Bernhard Berchtold [1], Johannes Kaleschke [2] (ténors), Klaus Mertens [2], Manuel Walser [1] (basses), Chor und Orchester der J.S. Bach-Stiftung, Rudolf Lutz (clavecin et direction)
Enregistré en public en l’église évangélique de Trogen (20 mars 2015 [1]) et à la Würth Haus de Rorschach (14 août 2015 [2]) – 58’15
J.S. Bach-Stiftung B 485





«Bach Kantaten n° 18»
Johann Sebastian Bach : Cantates «Mit Fried und Freud ich fahr dahin», BWV 125 [1], «Nun komm, der Heiden Heiland», BWV 61 [2], et «Du Friedefürst, Herr Jesu Christ», BWV 116 [3]

Miriam Feuersinger [3], Maria Cristina Kiehr [1] (sopranos), Elvira Bill [3], Alex Potter [1] (altos), Julius Pfeifer [3], Andreas Post [1], Gerd Türk [2] (ténors), Stephan MacLeod [3], Markus Volpert [1], Manuel Walser [2] (basses), Chor und Orchester der J.S. Bach-Stiftung, Rudolf Lutz (direction)
Enregistré en public en l’église évangélique de Trogen (15 février 2008 [1], 9 décembre 2011 [2] et 20 novembre 2015 [3]) – 52’27
J.S. Bach-Stiftung B 500


 Sélectionné par la rédaction





Rudolf Lutz et son ensemble du Chor und Orchester der J.S. Bach-Stiftung de Saint-Gall (Suisse) poursuivent la publication de leur intégrale des Cantates de Bach qui, les dates en témoignent, ont été enregistrées en concert sur une longue période puisque, en l’espèce, la plus ancienne remonte à décembre 2007, la plus récente datant pour sa part du mois de novembre 2015.


On avait été enthousiasmé par le volume n° 14: force est de constater que la réussite n’est pas moindre en l’espèce! Commençons donc par le volume n° 15, qui rassemble trois cantates dont aucune ne figure parmi les plus célèbres du Cantor de Leipzig. Dès la première partie «Schwingt freudig euch empor» de la cantate éponyme, le chœur est excellent; il en sera de même tout au long du disque, notamment dans le premier mouvement de la Cantate BWV 168, à la dextérité et à la rythmique impressionnantes. Rudolf Lutz dirige chaque cantate avec un soin extrême apporté aux détails, que rend savamment chaque instrumentiste parmi lesquels on ne peut passer sous silence le hautbois dans l’accompagnement de l’air du ténor «Die Liebe zieht mit sanften Schritten» ou les anches doubles en général dans le chœur «Der du bis dem Vater gleich». Les solistes vocaux sont également de très haut niveau. Si Nuria Rial et Claude Eichenberger, respectivement soprano et alto dans la Cantate BWV 36, sont très convaincantes, on retiendra surtout certaines voix masculines à l’instar de la basse Klaus Häger dans l’air «Wilkommen, werter Schatz!» (Cantate BWV 36) et du ténor Gerd Türk, excellent dans le très beau «Ich will an den Himmel denken» (Cantate BWV 166), doublé par un accompagnement idéal du hautbois et du violon solo.


Le volume n° 17 se situe un peu en deçà du précédent dans la mesure où, pour ces deux cantates très connues cette fois-ci, la concurrence est importante et, à nos yeux, quelque peu supérieure. Pourtant, que d’atouts en l’espèce! Un chœur de nouveau à son meilleur (sa première intervention dans la Cantate BWV 198, prise à une allure idéale, déclamant un discours qui avance avec conviction, ou dans le premier chœur de la Cantate BWV 214), des instrumentistes d’excellent niveau (les flûtes dans l’accompagnement de l’air de la soprano «Blast die wohlgegriffnen Flöten» ou la trompette virtuose de l’air de basse «Kron und Preis gekrönter Damen», chanté ici par le vétéran Klaus Mertens avec toujours autant de prestance) et des solistes vocaux, on vient d’y faire allusion, d’une implication sans faille. Pour autant, donc, l’ensemble ne bénéficie pas d’un aussi grand souffle que l’on peut le percevoir chez Gardiner dans la Cantate BWV 198 (dont l’enregistrement de septembre 1989 n’a guère été approché à ce jour) ou Herreweghe, son enregistrement de la Cantate BWV 214 bénéficiant d’un plus grand éventail de couleurs. Pour autant, ce disque constitue, pour l’une et l’autre cantates, plus qu’un second choix, en tout cas supérieur à notre sens aux pourtant très belles gravures récemment effectuées par Masaaki Suzuki (voir ici).


Dire que le troisième disque (volume n° 18) déçoit serait excessif: pourtant, telle est l’impression qui ressort à l’écoute de la magnifique Cantate BWV 125, peut-être une des plus belles composées par Bach. Car, là aussi, on a à l’oreille le disque supérieur de Philippe Herreweghe (Harmonia Mundi) qui s’impose à plusieurs niveaux. L’option de Lutz, dans le premier mouvement, est de jouer davantage sur le rythme syncopé et d’accentuer quelque peu le rythme du chœur «Mit Fried und Freud ich fahr dahin»: avouons que l’optique d’Herreweghe, qui consiste à insuffler davantage de ferveur tout en sachant ménager de courtes pauses avant de mieux relancer le discours (là où Lutz ralentit de manière légèrement excessive à 3’11), convient beaucoup mieux, son orchestre se parant de plus belles couleurs que celui de Lutz. De même, les solistes sont bons (le duo «Ein unbegreiflich Licht» entre le ténor Andreas Post et la basse Markus Volpert) mais le violon solo qui les accompagne reste un peu aigre. Les deux autres cantates sont en revanche enthousiasmantes grâce en premier lieu à un chœur qui, dans chacune de ses interventions inaugurales, impose ses vues avec conviction. Enregistrée (comme toutes les autres cantates) dans des conditions idéales préservant une légère réverbération, la Cantate BWV 116 livre de superbes moments, de l’air pour alto «Ach, unaussprechlich ist die Not» (excellente Elvira Bill) à l’air «Ach, wir bekennen unsere Schuld» où dialoguent les trois solistes: une incontestable réussite qui poursuit une intégrale de grande valeur.


Le site de la Fondation J.S. Bach


Sébastien Gauthier

 

 

 

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