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09/23/2016
Hector Berlioz : Roméo et Juliette, opus 17
Olga Borodina (mezzo), Kenneth Tarver (ténor), Evgeny Nikitin (baryton-basse), Guildhall School Singers, London Symphony Chorus, Simon Halsey (chef de chœur), London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public au Barbican, Londres (6 et 13 novembre 2013) – 90’25
Album de deux disques LSO Live LSO0762 – Notice en anglais, français et allemand, livret en français et en anglais





On connaît l’intérêt de Valery Gergiev pour la musique d’Hector Berlioz. On se souvient aussi qu’il avait dirigé avec talent en octobre 2007 à l’Opéra Bastille quelques représentations du Roméo et Juliette de Berlioz dans la chorégraphie de Sasha Waltz.


Sous-titrée «symphonie dramatique» par le compositeur, mais requérant trois solistes, un petit et un grand chœur, le Roméo et Juliette de Berlioz est une pièce hybride et délicate déjà très bien servie au disque. Et ce nouvel enregistrement ne viendra pas changer la discographie. En effet, si l’on retrouve dans certains passages l’énergie légendaire du chef russe force est de constater que d’autres paraissent presque éteints.


Après une introduction tonique qui donne envie d’écouter la suite, le Prologue, qui débute par un magnifique et très réussi récitatif choral chanté en petit effectif, est installé dans une belle ambiance presque opératique. Dommage que les strophes qui suivent («Premiers transports») déçoivent, malgré un bel accompagnement des cordes graves de l’orchestre londonien dans le second couplet. Mais le chant appuyé, heurté et lourd d’Olga Borodina, de plus au français approximatif, ne s’accorde pas au personnage de Juliette. En revanche, l’intervention de Kenneth Tarver dans le Scherzetto est toute de légèreté et d’esprit, qui plus est dans un excellent français.


La deuxième partie de l’œuvre, essentiellement orchestrale, alterne les vraies réussites («Grande fête chez les Capulets») et les moments moins enthousiasmants («Roméo seul»). «Nuit sereine», où les chœurs sont censés être hors scène est assez réussie comme l’est également la «Scène d’amour» qui suit. Le «Scherzo de la Reine Mab» est lui aussi impeccablement réalisé.


La troisième partie, qui débute par un «Convoi funèbre de Juliette» décevant, se poursuit avec un superbe «Roméo au tombeau des Capulets» au cours duquel Valery Gergiev parvient à construire à l’aide de contrastes saisissants un climat passionné très impressionnant. Mais la tension retombe lors du final, un final au cours duquel apparaissent certaines limites du Chœur de l’Orchestre symphonique de Londres, notamment lorsque les choristes sont divisés en Capulets et Montaigus. Dommage pour une prestation chorale globalement satisfaisante et alors même que leur français est bien meilleur que celui d’Olga Borodina. Si Evgeny Nikitin a manifestement les moyens du rôle de Père Laurence et un français plus qu’honorable, son incarnation manque de la flamme attendue.


Comme souvent dans les enregistrements LSO Live, la prise de son mate ne met pas en valeur la sonorité de l’orchestre et du chœur qui sont plus riches lorsque l’on entend ces ensembles dans une salle.


Un Roméo et Juliette inégal, sans doute en grande partie du fait d’un Valery Gergiev qui ne parvient pas à unifier l’œuvre. Discographie inchangée, par conséquent, avec toujours au sommet Davis, Levine, Ozawa et Gardiner.


Gilles Lesur

 

 

 

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