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09/02/2016
Jan Sandström/Michael Praetorius : Es ist ein Ros entsprugen
Heinrich Kaminski : Maria durch ein Dornwald ging
Morten Lauridsen : O magnum mysterium
Günther Raphael : Nun komm, der Heiden Heiland
Francis Poulenc : Quatre motets pour le temps de Noël
Ottorino Respighi : Lauda per la Natività del Signore

Yeree Suh (soprano), Kristine Larissa Funkhauser (mezzo), Krystian Adam (tenor), Rundfunkchor Berlin, Polyphonia Ensemble Berlin, Nicolas Fink, Māris Sirmais [Respighi] (direction)
Enregistré à la Radio de Berlin (18-20 décembre 2014 et 12-14 janvier 2015) – 51’31
Carus 83.473 – Notice en anglais et en allemand, textes en langue originale, anglais et allemand


 Sélectionné par la rédaction





L’intérêt premier de cet enregistrement du Chœur de la Radio de Berlin, qui peut sembler au premier abord hétéroclite, réside surtout dans les Lauda per la Natività del Signore, une rareté d’Ottorino Respighi, compositeur surtout connu pour ses œuvres pour grand orchestre. Créée en 1930, cette pièce pour chœur mixte, trois solistes et un ensemble de bois comprenant deux flûtes, un hautbois, un cor anglais et deux bassons, auquel est adjoint un triangle, est fondée sur le texte éponyme écrit par le moine franciscain Jacopone da Todi. Conduite avec précision par le chef de chœur letton Māris Sirmias, elle permet de découvrir un Respighi inhabituel, champêtre (notamment dans la première partie de la pièce), sobre, poétique et regardant vers les grands polyphonistes des siècles précédents. Les bois du l’Ensemble Polyphonia de Berlin, composé de musiciens du Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin, se mêlent avec talent et grâce au Chœur de la Radio de Berlin, qui démontre une fois de plus son excellence. Intonation, musicalité, nuances, polyphonie et intelligibilité du texte sont habituelles avec cet ensemble qui nous livre aussi de superbes bouches fermées. La soprano Yeree Suh est très à l’aise avec le registre pourtant très tendu de l’ange, l’alto Kristine Larissa Funkhauser réussit ses interventions et le beau timbre clair de ténor de Krystian Adam convient bien à l’esprit pastoral de l’œuvre. Une étonnante pièce à découvrir et ici servie par de magnifiques interprètes.


Le reste de cet enregistrement réunit d’autres pièces du XXe siècle de cultures et d’esthétiques très différentes, même si elles possèdent, elles aussi, des réminiscences avec le passé, ce qui constitue sans doute le fil conducteur de ce programme. Le Chœur de la Radiode Berlin qui chante ici a cappella est cette fois dirigé par le chef de chœur suisse Nicolas Fink, invité régulier de cet ensemble. Si l’on connaît bien les Quatre motets pour le temps de Nöel, chef-d’œuvre choral de Francis Poulenc ici magnifiquement interprété, les autres pièces relèvent plus de la découverte ou de la curiosité. On y trouve ainsi un fascinant Es ist ein Ros entsprungen de Jan Sandström, inspiré de Michael Praetorius, qui permet d’entendre des voix de basses graves impressionnantes, un plus banal Maria durch ein Dornwald ging de Heinrich Kaminski, un O magnum mysterium de Morten Lauridsen, qui fait penser au O sacrum convivium de Messiaen mais sans atteindre à l’émotion de cette extraordinaire pièce, et le court mais réjouissant Nun komm, der Heilen Heiland de Günther Raphael, clin d’œil évident à Jean-Sébastien Bach et Martin Luther. Hormis quelques raideurs chez les soprani dans la pièce de Lauridsen, le Chœur de la Radio de Berlin est exemplaire dans ces pièces rares et étonnantes.


Un magnifique disque donc, à la programmation intelligente, servi par un chœur de très haut niveau, des magnifiques musiciens et solistes et une direction inspirée: une vraie réussite!


Gilles Lesur

 

 

 

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