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06/25/2016
Jean Sibelius : Symphonies n° 1 en mi mineur, opus 39, n° 2 en ré majeur, opus 43, n°3 en ut majeur, opus 52, n° 4 en la mineur, opus 63, n° 5 en mi bémol majeur, opus 82, n° 6 en ré mineur, opus 104, et n° 7 en ut majeur, opus 105
Sinfonia Lahti, Okko Kamu (direction)
Enregistré au Palais Sibelius, Lahti (2012-2014) – 240’13
Coffret de trois SACD BIS-2076


 Sélectionné par la rédaction





La richesse du corpus symphonique de Jean Sibelius (1865-1957) est telle que les intégrales se succèdent sans jamais créer une impression de superflu tant l’envergure des symphonies permet d’options nuancées sans que jamais n’en soit trahi l’esprit qui les anime. Il en existe une trentaine à ce jour. Okko Kamu (né en 1946), sibélien de longue date et chef principal de l’Orchestre symphonique de Lahti depuis 2011, en donne enfin sa vision longuement murie, à la tête d’un orchestre rompu à la musique du compositeur finlandais. Il en résulte une intégrale sans doute parmi la poignée des meilleures.


L’intensité de la direction claire de Kamu et de l’engagement des instrumentistes de Lahti favorise un état de tension permanente jusques au cœur des passages les plus doux. Les frémissements des cordes en particulier créent un vif frisson qui sous-tend les riches sonorités instrumentales des bois et des cuivres et l’efficacité parfois abrupte des percussions. Le relief vertical jamais perdu de vue, Kamu obtient de ses musiciens de lents crescendos multidimensionnels parfaitement menés vers l’éclat de leur point culminant. L’orchestre transmet sans faille la puissante intensité du «son» sibélien si particulier, né d’un choix d’intervalles qui façonne les lignes, les motifs et les accords, d’ambiguïtés tonales, de jeux de lumière polyphoniques et d’une esthétique particulière d’orchestration par strates polyrythmiques aux subtils alliages de timbres, qui crée un moiré orchestral incomparable.



Si ces qualités donnent une Première Symphonie (1898-1899) rhapsodique et une Deuxième (1901-1902) qui garde un caractère épique, Kamu obtient une Troisième (1904-1907) plus sobre mais urgente et efficace, les thèmes mélodiques ouvrant sur un imaginaire à la fois abstrait et légendaire. Le chef finlandais préserve toute l’intensité intime de la Quatrième (1910-1911) novatrice aux ambiguïtés harmoniques, respectant la respiration de cette réflexion grandiose et pourtant profondément humaine. L’interprétation lahtienne de haute tenue est une réussite totale.


Kamu aborde les Cinquième (1915-1919) et Sixième (1919-1923) dans un esprit analogue qui, dans un perpétuel élan en avant, met subtilement l’accent sur le développement organique de petites cellules apparentées aux thèmes mélodiques ou hymniques, thèmes qui soudain s’épanouissent dans toute leur ample splendeur. La beauté généreuse des thèmes mélodiques des premier et troisième mouvementss de la Cinquième s’en trouve légèrement tempérée mais la Sixième gagne en présence, en grâce lyrique et en tension extrême. Les musiciens de Lahti en livrent une interprétation d’exception. La croissance organique pluridimensionnelle de l’unique mouvement extraordinaire de la Septième Symphonie (1924) élève la structure en métamorphoses symphoniques. La direction de Kamu y atteint une apothéose.


BIS profite de l’acoustique du Palais Sibelius à Lahti et de la technologie «Super Audio» pour cette troisième intégrale des Symphonies de Sibelius. Le Palais n’était pas encore construit quand Osmo Vänskä, à la tête du même orchestre gravait en 1996 et 1997 une intégrale qui reste parmi les versions de référence, avec la deuxième des trois de Paavo Berglund (1984-1986, EMI), et peut-être, parmi d’autres, celles de Kurt Sanderling (1970-1977, Berlin Classics) et des chefs anglais John Barbirolli (1966-1970, EMI) et Colin Davis (1976, Decca), qui chantaient un Sibelius au génie encore trop peu reconnu dans les années 1970. La profondeur et la conviction intuitives jointes à la fougue et à la ferveur contrôlées de la prestation d’Okko Kamu et des musiciens de Lahti font de cette intégrale une référence sûre qui les rejoint.


Le site de l’Orchestre symphonique de Lahti


Christine Labroche

 

 

 

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