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05/17/2016
Hans Werner Henze : Being Beauteous – Kammermusik 1958
Peter Gijsbertsen (ténor), Anna Prohaska (soprano), Sophia Whitson (harpe), Jürgen Ruck (guitare), Andreas Grünkorn, Fabian Diederichts, Katharina Kühl, Valentin Priebus (violoncelle), NDR Sinfonieorchester, Peter Ruzicka (direction)
Enregistré au Rolf-Liebermann-Studio, Hambourg (2013 et 2015) – 63’54
Wergo WER 7334 2 (distribué par Distrart) – Notice en allemand et en anglais


 Sélectionné par la rédaction





Hans Werner Henze (1926-2012) compte certainement aux côtés de Benjamin Britten – et, dans une moindre mesure, Gian Carlo Menotti – parmi les plus grands compositeurs d’opéras depuis la mort de Richard Strauss, à une époque où le genre était frappé d’ostracisme par l’avant-garde. Les œuvres inscrites au programme de ce disque, si elles ne ressortissent pas au genre scénique, incitent également le rapprochement avec son aîné britannique: la cantate Being Beauteous (1963) reprend un poème de Rimbaud déjà présent dans Les Illuminations (1939). Quant à la Kammermusik 1958, son effectif n’est pas sans parenté avec celui de la Sérénade (1943) du même Britten, à qui l’œuvre est dédiée.


Malgré les quatre années qui les séparent – d’où naquit la roborative Cinquième Symphonie (1963) créée à New York par Leonard Bernstein –, Being Beauteous et la Kammermusik évoluent peu ou prou dans le même climat intime et feutré, même si le lyrisme atonal n’exclue pas les échappées stridentes et les tensions dynamiques, en accord avec les poèmes choisis, signés Rimbaud et Hölderlin. La performance d’Anna Prohaska est une excellente surprise. En dépit d’une prosodie souvent malmenée, la soprano allemande allie souplesse du phrasé à un français des plus intelligibles. Riche en coloratures, sa partie lui laisse une certaine latitude expressive qu’elle investit avec sensibilité et conviction. Sollicités dans une large gamme de mode de jeux, les quatre violoncelles flanqués d’une harpe cristalline composent un écrin d’une grande finesse. La précision de la réalisation associée à une superbe prise de son constitue l’atout majeur de cette version, sans faire oublier celle d’Edda Moser dirigée par le compositeur (Deutsche Grammophon).


Les vocalises ne sont pas absentes de la Kammermusik. En l’écrivant à l’attention de Peter Pears, Henze avait à l’esprit une voix agile et un rien glacée de timbre. Peter Gijsbertsen s’inscrit dans cette filiation. Dès la «Prefazione» initiale aux allures d’ouverture baroque, s’oppose la clarinette piquante aux textures soyeuses tissées par les cordes tandis que la guitare agit telle la lyre de la Grèce antique célébrée dans les Hymnes de Hölderlin. On pourra trouver que le guitariste Jürgen Ruck manque de vélocité, notamment dans les «Trientos» qui cadencent ce cycle de Lieder accompagnés. Composée originellement pour cinq solistes, la partie de cordes est ici jouée par un vaste ensemble, ce qui distingue cette version de la précédente, parue chez le même éditeur en 2004, avec l’Ensemble Horizonte. Direction accorte du fidèle Peter Ruzicka.


Jérémie Bigorie

 

 

 

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