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03/25/2016
Joseph Haydn : Concerto pour violon en sol majeur, Hob. VIIa:4 [*] – Concerto pour cor en ré majeur, Hob. VIId:3 – Concerto pour clavecin en sol majeur, Hob. XVIII:4 [*] – Symphonie n° 83 en sol mineur, Hob. I:83 «La Poule» – Fantaisie pour clavecin en ut majeur, Hob. XVII:4 – Concerto pour clavecin en ré majeur, Hob. XVIII:11 – Concerto pour violon et clavecin en fa majeur, Hob. XVIII:6
Johannes Hinterholzer (cor), Il Pomo d’Oro, Riccardo Minasi (violon et direction [*]), Maxim Emelyanychev (clavecin et direction)
Enregistré à la Villa San Fermo, Lonigo (7-26 février 2014) – 125’37
Coffret de deux disques Erato 0825646052042 – Notice (en anglais, allemand et français) de Graham Rogers





Joseph Haydn : Concertos pour violon en ut majeur, Hob. VIIa:1, en la majeur, Hob. VIIa:3, et en sol majeur, Hob. VIIa:4
Zsolt Kalló (violon), Capella Savaria, Nicholas McGegan (direction)
Enregistré à Szombathely (18-19 avril 2015) – 60’18
Hungaroton HCD 32771





Joseph Haydn : Concertos pour violoncelle n° 1 en ut majeur, Hob. VIIb:1, et n° 2 en ré majeur, Hob. VIIb:2
Carl Philipp Emanuel Bach : Concerto pour violoncelle en la majeur, H. 439

Zagrebacki solisti, Marc Coppey (violoncelle et direction)
Enregistré à Zagreb (28 février-3 mars 2015) – 67’31
Audite 97716 – Notice en anglais et en allemand





Evidemment connu comme compositeur prolifique de musique de chambre, de symphonies et de musique religieuse, Joseph Haydn (1732-1809) l’est moins comme auteur de concertos. Certes, ses deux Concertos pour violoncelle et son Concerto pour trompette sont des pages célèbres mais, au-delà de ces trois œuvres, son répertoire concertant demeure encore aujourd’hui relativement confidentiel. Heureuse initiative donc que ces quatre disques qui viennent combler une discographie où les références ne se bousculent guère.


Les deux disques de l’ensemble Il Pomo d’Oro brassent en fait un répertoire un peu plus large que celui du simple concerto puisqu’ils y adjoignent une fantaisie pour clavecin et une symphonie parisienne, la célèbre Quatre-vingt-troisième «La Poule». Passons rapidement sur ces deux œuvres, la première mettant bien en valeur la dextérité du jeune Maxim Emelyanychev (né en 1988), à qui échoit en outre une partie de la direction de ce programme alléchant mais qui ne présente guère d’intérêt. La symphonie est bien faite même si quelques partis pris peuvent sembler excessifs (les accents des cors dans le premier mouvement), cette version ne détrônant pas les références existantes. Beaucoup plus intéressant, le Concerto pour violon en sol majeur: avec deux mouvements rapides très italianisants (on pense à Vivaldi en plus d’une occasion, notamment dans l’Allegro), on a là un petit bijou superbement joué par Riccardo Minasi (né en 1978), qui dirige l’ensemble depuis son archet endiablé. Le Concerto pour cor en ré majeur (celui de 1761, le concerto pour cor de 1782 conservant une attribution douteuse) fait également figure de démonstration, Johannes Hinterholzer maîtrisant toute la technique de son instrument, y compris dans le redoutable registre grave (quel Adagio!). Si le Concerto en sol majeur n’appelle aucun commentaire spécifique tant il est classique dans sa forme et ses sonorités, on dira un mot sur le célèbre Concerto en ré majeur, que l’on connaît plus fréquemment au piano qu’au clavecin. Maxim Emelyanychev est de nouveau très à son aise et conclut l’œuvre par un «Rondo à la hongroise» des plus chatoyants. Cette belle anthologie s’achève sur le rare Concerto pour violon et clavecin, offrant aux deux solistes-chefs l’occasion d’échanger avec verve, l’orchestre étant au diapason de cette réussite indéniable.


Les Concertos pour violon de Haydn ont récemment connu un certain regain discographique avec le magnifique disque signé Giuliano Carmignola: difficile de lui succéder… Même si Riccardo Minasi, dans le précédent coffret, y réussit plutôt, Zsolt Kalló reste un peu en deçà. Dans le Concerto en ut majeur, il insiste avec justesse sur la filiation baroque entre ce concerto et le style qui l’a précédé, notamment dans le deuxième mouvement, où il livre une très belle cadence comme Bach aurait pu en composer. Les sonorités sont parfois un peu dures (dans le premier mouvement ou dans le deuxième mouvement du Concerto en la majeur, par ailleurs d’une grande beauté) mais l’enthousiasme du violoniste est patent. A ce titre, le Concerto en sol majeur est le plus réussi, même si les cordes de l’ensemble Capella Savaria, dirigé avec entrain par Nicholas McGegan, ne sont pas de la première justesse au début du premier mouvement. Kalló sait varier avec adresse les registres, passant des accents italianisants de l’Allegro moderato aux accents plus baroques que classiques du deuxième mouvement, concluant l’œuvre par un virevoltant Allegro: un second choix face à Carmignola mais qui mérite néanmoins d’être pleinement salué.


Le disque de Marc Coppey (né en 1969) retrouve pour sa part des sentiers bien mieux balisés car, depuis longtemps, les deux Concertos pour violoncelle de Haydn font partie des piliers du répertoire. Le Concerto en ut majeur est très beau mais, si le soliste est convaincant, on n’en dira pas autant de l’orchestre qui s’avère en fin de compte assez terne et sans grande imagination dans l’accompagnement. C’est d’autant plus dommage que Coppey dispose d’un archet alerte où la fantaisie point à chaque instant, son Matteo Goffriller de 1711 sonnant de la plus belle manière. Dans le Concerto en ré majeur, c’est la même déception du côté de l’orchestre, qui manque notamment de dynamisme dans le premier mouvement, le violoncelle solo étant au contraire en pleine possession de ses moyens même si la gravure de Rostropovitch demeure indépassable à nos yeux. En complément, le tout aussi connu Concerto en la majeur de Carl Philipp Emanuel Bach. En dépit d’un volontarisme affirmé de part et d’autre, soliste et orchestre ne rendent pas pleinement justice à l’œuvre: il est dommage que la justesse du violoncelle ne soit pas toujours très nette dans le premier mouvement, tandis que le si beau deuxième manque de respiration et de naturel, les accents du soliste souffrant d’une assez constante affectation. Là aussi, la concurrence (Bylsma et Leonhardt par exemple) est rude et demeure préférable.


Le site de Riccardo Minasi
Le site de l’ensemble Il Pomo d’Oro
Le site de l’ensemble Capella Savaria
Le site de Marc Coppey
Le site des Solistes de Zagreb


Sébastien Gauthier

 

 

 

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