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12/22/2015
Jean Sibelius : Deux Humoresques pour violon et orchestre, opus 87 – Quatre Humoresques pour violon et orchestre, opus 89 – Deux Pièces pour violon et orchestre, opus 77 – Deux Sérénades pour violon et orchestre, opus 69 – Suite pour violon et orchestre, opus 117 – Cinq Pièces pour violon et piano, opus 81 – Pièces pour violon et piano, opus 2
Nicolas Dautricourt (violon), Juho Pohjonen (piano), Orquestra Vigo 430, Alejandro Garrido Porras (direction)
Enregistré à l’Auditorium Martin Codax, Vigo (27 février-2 mars 2014) et au Studio Sequenza, Montreuil (28-29 janvier 2015) – 77’15
La dolce volta LDV 23 (distribué par Harmonia mundi) – Notice quadrilingue sous forme d’entretien avec le violoniste


 Sélectionné par la rédaction





Si son corpus symphonique traduit la manifestation la plus directe de son génie, Sibelius est également l’auteur de très belles pièces pour violon sur lesquelles se penche Nicolas Dautricourt dans son nouveau disque.


Pour commencer, les œuvres pour violon et orchestre qu’accompagne l’Orquestra Vigo 430 dirigé par Alejandro Garrido Porras. Comme il advient souvent avec semblable répertoire, on déplore une prise de son qui surexpose le soliste aux dépens de l’accompagnement: ainsi de la débonnaire Humoresque opus 89 n° 3, dont on aimerait percevoir davantage le contrechant glissé dans la trame orchestrale; idem pour les cordes divisées de la n° 4, en sol mineur. D’autant qu’il y a un vrai travail sur les sonorités: la transparence des textures, comme le tranchant des attaques conjurent tout magma philharmonique. Certes complaisants avec notre soliste, les micros donnent à entendre du même coup les trésors d’inspiration déployés par son jeu, telles les échappées fantasques de l’Humoresque opus 87 n° 1, sorte de «mazurka en mode dorien» (Marc Vignal) oscillant entre le caprice et l’introspection. Ici (Humoresque opus 87 n° 2), le vibrato se conjugue au staccato; ailleurs (Humoresque opus 89 n° 1), il s’agit d’insuffler le caractère populaire au moyen d’un coup d’archet rustique, riche en harmoniques impures. Dans le registre élégiaque, signalons l’intonation vibrante sous laquelle s’éploient les Deux Pièces opus 77 ou la Seconde des Sérénades opus 69. Cette faculté d’adaptation aux différents caractères contribue grandement à la réussite de l’enregistrement.


Fortes de l’accompagnement accort du pianiste Juho Pohjonen, les pièces pour violon et piano (Opus 2 et 81) referment ce récital Sibelius sur une note légère. Nicolas Dautricourt joue avec beaucoup de style, et quand la sucrerie s’invite au menu («Valse» de l’Opus 81), elle n’est jamais écœurante. Un petit regret cependant: on aurait préféré qu’il portât son dévolu sur les dernières Pièces (opus 115 et 116), de véritables chefs-d’œuvre qui attestent que l’apport du Finlandais dans ce domaine se situe au-delà du simple tribut à la musique de salon. Peut-être une idée de programme pour un prochain disque?


Jérémie Bigorie

 

 

 

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