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09/15/2000
Alexander Borodine : Quatuor à cordes n°2, Sonate pour violoncelle, Quintette avec piano en do mineur
Quatuor Prazak, Jaromir Klepac (piano)
Praga Digitals PRD 250 139


Voici un très beau programme d’un compositeur un peu passé de mode sous nos latitudes, quoique pas totalement oublié, et qui varie agréablement les plaisirs et les formations musicales. Le clou du programme est le deuxième quatuor du compositeur russe. Comme à son habitude, le quatuor Prazak l’interprète à la perfection, alliant douceur de son, homogénéité, profondeur de l’expression – et souplesse dansante, lorsqu’il le faut. Comme d’autres compositeurs russes, Borodine pêche parfois par un goût trop prononcé pour la répétition, mais la répétition de mélodies charmantes, il est vrai, au mélisme souvent « orientalisant ». Les Prazak jouent le Notturno du quatuor avec une tendresse et un abandon irrésistibles, mais toutes les autres pièces s’imposent par leur grâce et leur élégance – sans oublier leur qualité sonore. Œuvre de jeunesse, la sonate pour violoncelle nous rappelle l’importance que la tradition germanique a pu avoir sur Borodine, tout d’abord parce que le thème initial reprend celui d’une sonate de Bach, mais aussi parce que sa musique évoque souvent celle de Brahms. Michal Kanka, violoncelliste du quatuor, possède l’âme, les moyens et la force de communication d’un soliste et nous offre du très beau violoncelle. D’une importance au moins égale à celle du violoncelle, la partie de piano est elle aussi magistralement tenue par Jaromic Klepac. L’équilibre entre les instruments – toujours très délicat entre un piano très sonore et un violoncelle jouant dans une tessiture moins puissante – est ici parfait. Le quintette n’a certes pas l’étoffe d’un chef d’œuvre, mais il propose une solution originale au genre, par son peu de théâtralité, tout en respectant l’opposition traditionnelle entre cordes et piano. S’il n’a pas su toujours voler à la même altitude, Borodine a su y faire entrer des moments de pure grâce. Peu souvent joué, il vaut de toute façon le coup d’oreille.

Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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