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08/31/2014
Robert Schumann : Kinderszenen, opus 15 – Fantasie, opus 17 – Abegg-Variationen, opus 1
Lise de La Salle (piano)
Enregistré à la Sendesaal, Brême (décembre 2013) – 60’01
Naïve V 5364 – Notice de présentation en français, allemand et anglais





Cet album de Lise de La Salle (née en 1988), consacré à Robert Schumann (1810-1856), génère une profonde déception. Certes, l’artiste reste jeune et, donc, encore en «maturation». Mais si, en 2008, on saluait dans Schumann une interprète sachant enfiévrer le propos aux moments adéquats tout en donnant du poids aux méditations schumaniennes en prenant le temps de construire un discours cohérent et subtil, on s’inquiète du parcours accompli depuis lors par la pianiste française (l’enregistrement date de décembre 2013). Les Scènes d’enfants (1838) exposent ainsi un discours somnolent et une raideur dans le toucher, qui les rendent très ordinaires et superficielles. Les notes manquent de densité, le phrasé de hauteur, les paysages de profondeur. Et l’interprétation s’achève dans un vide sidéral...


Lise de La Salle explique, dans la notice, souhaiter «rester ouverte à tout et ne pas [se] spécialiser pour l’instant». Ce n’est pas une raison suffisante pour se contenter d’une lecture littérale – vite rédhibitoire dans Schumann –, car lorsqu’on choisit d’enregistrer un disque, il faut avoir quelque chose à y dire... et ne pas se contenter de velléités («j’aime particulièrement, dans un disque, prendre l’auditeur par la main et partir en lui montrant le plus de choses possibles»). Quel est le message porté par l’interprète dans la Fantaisie (1838)? On avoue l’avoir cherché en vain – et ce, alors même que la frappe gagne nettement en vivacité et en rondeur (dans le «Langsam getragen» notamment). Mais, dans un contexte discographique surchargé, on ne peut que déplorer quelques chutes de tension dans le premier mouvement et une excessive brutalité dans le deuxième.


Parce qu’il s’enrichit encore en moelleux, le toucher sert mieux les Variations Abegg (1830), où les arrière-plans se font moins nombreux. Il n’en reste pas moins un disque inutile et, on l’espère, un simple incident de parcours pour Lise de La Salle – tant son album Liszt (2011) avait fait forte impression.


Le site de Lise de la Salle


Gilles d’Heyres

 

 

 

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