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08/31/2014
«beyond schumann»
Robert Schumann : Kinderszenen, opus 15 – Etudes symphoniques, en forme de variations, opus 13 – Kreisleriana, opus 16 – Waldszenen, opus 82: «Vogel als Prophet»

Michael Gees (piano)
Enregistré à la Grosser Lindensaal, Markkleeberg (29 octobre-2 novembre 2012) – 96’50
Double album SACD Challenge Classics CC72597 – Notice de présentation en allemand et anglais





On connaît surtout Michael Gees (né en 1953) comme l’accompagnateur des Christoph Prégardien dans les lieder de Franz Schubert (lire ici ou ici). Le voici seul face à Robert Schumann (1810-1856).


Au moment d’acquérir ce disque, il n’est pas évident – et c’est peu dire – de savoir qu’il ne contient pas une exécution stricto sensu des partitions de Schumann. Le dos de la pochette indique bien qu’il s’agit d’entendre des œuvres du natif de Zwickau. Seule la couverture comporte un «beyond Schumann»... qui n’a rien de limpide. Michael Gees a, en effet, choisi d’improviser sur trois recueils – pourtant tenus pour des chefs-d’œuvre de leur auteur – datant des années 1837 et 1838. Une démarche dont il explique évidemment dans la notice tout à la fois le point de départ («the world of classical music is perhaps – even probably – one of the last refuges for the seriously endangered ideal of perfect holiness. In secret, we probably long to be able to look up and believe in the infallibility of the heroes of classical music») et le point d’arrivée («we contemporaries should leave nothing untried in totally deconstructing myths […] Schumann and the music that has become audible through him are very close to me. So I think it’s obvious to take them as a starting point for creative piano playing: as stimulation for empathetic thought and as a challenge to dare a new invention of what once was and continually needs to evolve. In awe of the work and its effect»). Sans convaincre.


Le résultat de ce «creative piano playing» est parfois chantant. Souvent déroutant. En définitive, irritant – voire révoltant. Au mieux, il se situe dans la veine d’un Keith Jarrett, cherchant à digérer des mélodies pour en exalter l’essence – dans un festin de couleurs et de rythmes. Ici, le banquet tourne vite à de la soupe (Etudes symphoniques), à de la bouillie (Kreisleriana) ou à du hachis de fade niaiserie (Scènes d’enfants). Ridiculisant presque certains phrasés, Gees inonde le clavier sous le poids d’une mélodie surabondante – un déluge façon Michael Nyman! Une grande déception – entre trahison et gâchis – de celui que l’on tient pourtant pour un éminent interprète du romantisme pianistique, à la source duquel ce disque semble vouloir chercher à revenir (option défendable dans l’Opus 13, peu excusable dans l’Opus 16), mais dont la quête échoue en un naufrage. D’autant que le fin accompagnateur révèle ici les faiblesses du soliste: un toucher trop contemplatif – abusant de la pédale comme des ralentis –, un poignet ayant tendance à s’alanguir.


Ajoutons, pour finir, que si l’on peut comprendre la recherche de sens ayant conduit Michael Gees à n’inclure que «L’Oiseau-prophète» (1849) des Scènes de la forêt (sur lequel – soit dit en passant – l’improvisation est la plus convaincante), le minutage total aurait largement permis d’enregistrer les Waldszenen dans leur entier. Cela étant, c’est peut-être mieux ainsi...


Le site de Michael Gees


Gilles d’Heyres

 

 

 

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