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08/29/2014
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n° 5, opus 73 «L’Empereur»
Robert Schumann : Fantaisie, opus 17 [*]

Yundi (piano), Berliner Philharmoniker, Daniel Harding (direction)
Enregistré au studio Teldex (janvier 2014 [*]) et à la Philharmonie (janvier et février 2014), Berlin – 67’01
Deutsche Grammophon 481 0710 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n° 5, opus 73 «L’Empereur» – Symphonie n° 5, opus 67
Sunwook Kim (piano), Orchestre Philharmonique de Séoul, Myung-Whun Chung (direction)
Enregistré en concert au Centre des arts, Séoul (17-18 janvier 2013) – 74’59
Deutsche Grammophon 481 031-2 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français, anglais, allemand et coréen





Et deux «Empereurs» de plus sous étiquette jaune! Deutsche Grammophon ne manque pourtant pas de choix dans son catalogue: Grimaud, Kempff, Michelangeli, Pollini, Pletnev, Zimerman et on en oublie certainement. Deux solistes asiatiques, nés dans les années 1980 et vainqueurs d’une compétition internationale majeure (Varsovie pour Yundi Li – désormais «Yundi» tout court –, Leeds pour Sunwook Kim) ajoutent leur pierre à l’édifice beethovénien du label.


De plus en plus «hollywoodien» – par le jeu comme par la tenue –, le chinois Yundi (né en 1982) opte pour le scintillement démonstratif. Il déploie de superbes moyens techniques qui semblent avoir gagné en puissance, mais aussi une dureté du toucher rendant la frappe plus ordinaire. Le Cinquième Concerto de Beethoven débute sous les meilleurs auspices (hauteur de vue, éloquence du toucher) pour enchaîner ensuite les motifs de déception, en raison d’une sorte d’impatience à mi-chemin entre la fougue et l’hystérie (la cadence!). On entend surtout peu d’émotion dans ces accords et ces cavalcades de notes. Ainsi que quelques coquetteries, dans les effets de ritardendo notamment. Le résultat est pimpant, clinquant, très professionnel, extrêmement bien ficelé même... mais toujours aussi «premier degré» dans la véhémence batailleuse (et non dénué d’effets déplacés sur le clavier).


En face, l’orchestre est franchement impeccable et... franchement épais – façon «artillerie lourde». Mais, malgré une superbe prise de son (ronde et vivante), la bataille manque d’actes héroïques, voire de sang – par comparaison, par exemple, avec l’affrontement Casadesus/Mitropoulos en 1957 , récemment réédité. En complément, Yundi propose une version bien inutile de la Fantaisie de Schumann, qui tourne à vide – notamment dans un deuxième mouvement qui étouffe sous le poids de la pédale et de la vacuité du poignet.


Le Sud-Coréen Sunwook Kim (né en 1988) rétablit l’équilibre entre l’identité du piano et la masse orchestrale. Son «Empereur», quoique trop sage et plutôt scolaire (quel premier degré dans l’Adagio un poco mosso!), a au moins le mérite de chercher à respecter la partition, comme le confirment les propos du jeune soliste: «le fait d’ôter même le plus petit élément laisse un immense vide, et le fait d’y ajouter quelque chose la déforme. Je crois que cela impose une grande contrainte aux interprètes, et fait qu’il est difficile de faire comme on veut. En un sens, l’œuvre de Beethoven est toujours dépourvue de tout superflu».


Mais l’impression mitigée laissée en concert se confirme et rien ne vient justifier les honneurs d’une publication sous une étiquette aussi prestigieuse que DG, l’ordinaire et l’anonyme imprimant leur sceau sur l’essentiel de l’exécution pianistique – au demeurant techniquement satisfaisante et prometteuse sur la durée. D’autant que Myung-Whun Chung n’est pas avare en approximations rythmiques et effets coquets en tout genre, et ce dès l’Allegro. Le Philharmonique de Séoul tient, par ailleurs, difficilement la route face à celui de Berlin, empêchant le romantisme à fleur de peau, recherché par le chef coréen, de se déployer entièrement. Et à l’inverse du disque Yundi/Harding, l’enregistrement souffre d’une prise de son assez brouillonne. Ce qui ne fait d’ailleurs pas les affaires de la Cinquième Symphonie donnée lors du même concert: une œuvre que Chung connaît bien (lire ici). La présente version n’a rien de scandaleux, mais on en cherche encore l’intérêt discographique – ne serait-ce que parce que Chung y allonge quelques traits d’archet, altérant l’homogénéité de cordes insuffisamment compactes. Bref, mauvaise pioche.


Le site de Yundi
Le site de Sunwook Kim


Gilles d’Heyres

 

 

 

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