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06/13/2014
Joseph Haydn : Die Jahreszeiten, Hob.XXI:3
Christina Landshamer (Hanne), Maximilian Schmitt (Lukas), Florian Boesch (Simon), Collegium vocale Gent, Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe (direction)
Enregistré au Congress und Messe d’Innsbruck (10-13 avril 2013) – 129’27
Album de deux disques Phi LPH 013 (distribué par Outhere) – Notice multilingue (anglais, français, allemand et néerlandais) de Charles Johnston et traduction des textes chantés


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Philippe Herreweghe a toujours aimé les deux grands oratorios de Joseph Haydn (1732-1809) que sont La Création et Les Saisons. Il a d’ailleurs donnée cette dernière œuvre à plusieurs reprises à travers toute l’Europe au cours de l’année 2013 (notamment dans plusieurs villes d’Italie aux mois de mars et avril avant de la diriger entre autres en Belgique puis à Poitiers) et 2014, l’ayant même dernièrement dirigée au château de Versailles, lors d’un concert le 21 mars, avec la soprano Sandrine Piau, le ténor Maximilian Schmitt et la basse Rudolf Rosen. Or, bien qu’il ait fréquenté Haydn depuis de nombreuses années, voici, sauf erreur, le premier enregistrement discographique de ce compositeur par le chef flamand. Et quelle réussite!


En premier lieu, la réussite est celle de l’orchestre. Chaque séquence de l’oratorio mériterait des éloges; on se contentera donc d’en souligner les principales. Dès l’introduction du «Printemps», les timbales de Marie-Ange Petit et les puissants trombones instaurent un climat idéal pour ce que Herreweghe aborde comme une épopée, voire un drame. Les cordes sont râpeuses comme il convient dans l’air de Simon «Schon eilet froh der Ackersmann» (où l’on entend le célèbre motif du deuxième mouvement de la Quatre-vingt-quatorzième Symphonie «La Surprise»), qui loue le paysan labourant ses champs, les bois imitent à qui mieux mieux les bruits de la nature dans l’air de Lukas «Dem Druck erlieget die Natur», les cors nous enivrent avec l’air des chasseurs (dans «L’Automne»)... C’est un plaisir constant, d’autant que Herreweghe joue à fond la carte de la naïveté dans les descriptions voulues par le livret retravaillé par le baron van Swieten, faisant par exemple accélérer l’orchestre lorsqu’il s’agit d’imiter le chien poursuivant sa proie lors d’une partie de chasse automnale. Tout au plus pourrait-on presque reprocher au chef flamand de diriger cette musique de façon parfois trop belle, trop élégante alors qu’un brin de rusticité supplémentaire aurait peut-être été le bienvenu (comme dans le superbe passage «Knurre, schurre, knurre» au sein de «L’Hiver»).


Réussite de l’orchestre; que dire de celle du Collegium vocale de Gand! Une fois encore, le résultat est exceptionnel. On a eu maintes fois l’occasion de louer le chœur dans ces colonnes mais comment ne pas, une nouvelle fois, insister sur la perfection du chant, de l’intonation, de la cohésion, du jeu entre pupitres? Au choix, on saluera donc le chœur «Komm, holder Lenz» («Le Printemps»), «Sie steigt herauf, die Sonne» aux accents dignes de la fin de La Flûte enchantée («L’Eté»), les chœurs des chasseurs et des vignerons («L’Automne») ou le magnifique chœur «So lohnet die Natur den Fleiss» (toujours au début de «L’Automne»).


Face à des partenaires d’un aussi haut niveau, Philippe Herreweghe devait bénéficier de solistes idoines: force est de constater que le trio requis l’est tout à fait. Le plus convaincant est certainement Florian Boesch, qui incarne un Simon plein de sagesse sans pour autant adopter un ton par trop moralisateur. L’air «Schon eilet froh der Ackersmann» est à ce titre un petit bijou. Christina Landshamer est une très belle Hanne dont la voix claire et la prononciation exemplaire renforcent l’image de fraîcheur, voire d’ingénuité de la jeune paysanne. Tout en assumant vaillamment son rôle de jeune paysan, Maximilian Schmitt se révèle un peu plus terne que ses comparses même si, à l’occasion des nombreux duos ou trios entre solistes (que vient parfois également rejoindre le chœur), son personnage ne manque pas d’atouts dans cette vaste fresque musicale.


En fin de ocmpte, que pèsent ces quelques reproches dans une version qui, sur instruments d’époque, s’impose au plus haut niveau aux côtés de celle gravée par Gardiner (Archiv Produktion): une fois encore, Philippe Herreweghe est exemplaire.


Le site de Christina Landshamer
Le site de Maximilian Schmitt
Le site de l’Orchestre des Champs-Élysées
Le site du Collegium Vocale de Gand


Sébastien Gauthier

 

 

 

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