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01/13/2014
Eric Zeisl : Kleine Sinfonie nach Bildern der Roswitha Bitterlich – November: Six Sketches for Chamber Orchestra – Concerto grosso pour violoncelle et orchestre

Antonio Lysy (violoncelle), UCLA Philharmonia, Neal Stulberg (direction)
Enregistré en public à Los Angeles (janvier [Concerto grosso] et novembre 2012) – 73’51
Yarlung Records 96820





Né en 1905 à Vienne, Erich Zeisl entame une belle carrière de compositeur, mais en novembre 1938, au lendemain de la Nuit de cristal, il est contraint de fuir l’Autriche nazie – son père sera assassiné dans un camp de concentration. Il gagne d’abord Paris, où il est soutenu par Milhaud (qu’il retrouvera ensuite en Californie), puis la côte ouest des Etats-Unis, malgré une santé qui lui faisait craindre la chaleur et le soleil. Ecrivant pour Hollywood de 1942 à 1946 (Le facteur sonne toujours deux fois) et de 1955 à 1958, il perd le «h» de son prénom et est naturalisé américain en 1945. Son itinéraire est donc très proche de celui des Autrichiens Korngold, Krenek, Toch, Wellesz et Schönberg, dont le fils aîné, Ronald (1937-2012), épousa Barbara (née en 1940), la fille de Zeisl. Cela étant, en termes purement familiaux, sa musique n’a pas grand-chose à voir avec le dodécaphonisme et encore moins avec Nono, le gendre de Schönberg.


A sa mort, survenue en février 1959 de façon aussi subite que prématurée, il laisse de nombreux lieder écrits avant l’exil (dont certains ont été enregistrés chez cpo), quatre ballets, quatre opéras, de la musique de chambre et des œuvres symphoniques, parmi lesquelles Yarlung Records en a choisi trois. C’est de Los Angeles, plus particulièrement de son université (UCLA), dépositaire des archives du compositeur, et de l’un de ses orchestres (UCLA Philharmonia) que viennent ces premières discographiques. En outre, c’est l’un de ses enseignants, Malcolm S. Cole, biographe du compositeur, qui signe la notice (en anglais), riche en informations.


La Petite Symphonie d’après des dessins de Roswitha Bitterlich (1936) est fondée sur des œuvres que l’artiste autrichienne (née en 1920) avait réalisées alors qu’elle n’était âgée que de 14 ans. Zeisl avait vu cette exposition et il y a, de fait, un petit côté... Tableaux d’une exposition dans «Le Fou» (dont le dessin illustre la couverture de l’album) et «Pauvres âmes: apparitions entre les deux coups de la cloche de l’église», qui évoquent respectivement «Gnomus» et «Catacombes». Après les déhanchements grotesques de «La Veillée du corps», «Expulsion des saints», dernier volet plus long que les trois précédents réunis, sous forme de thème (un choral des cuivres) et de sept variations (les deux dernières se fondant sur des ajouts opérés en 1939, à l’issue de la première new-yorkaise, dont ne tient pas compte l’édition parue en 1953 chez Universal), n’est pas sans faire penser au Hindemith de Mathis le peintre.


Le cycle Novembre: Six Esquisses pour orchestre de chambre (1938), originellement destiné au piano, connut immédiatement une version orchestrale, mais celle-ci ne fut créée dans son intégralité qu’en 1984, le présent enregistrement se fondant sur une édition révisée en 2012. Ces six brèves vignettes mélancoliques, de la «Toussaint» à la «Victoire de l’hiver», manquent cependant davantage d’originalité que de charme.


Le Concerto grosso (1956) fut écrit pour Piatigorsky, qui ne le joua toutefois jamais. Il fut créé lors d’un concert in memoriam en 1959 et ne réapparut, ici aussi à la faveur d’une nouvelle édition, qu’en 2012. Malgré son titre, il n’est pas néobaroque, mais, rappelant – violoncelle oblige? – Schelomo de Bloch, traduit la prise de conscience par Zeisl de son identité juive, musicale comme religieuse, à la manière de Schönberg durant son bref séjour à Paris, qui fut aussi la première étape de son chemin d’exil. Conférant un rôle important à l’orchestre, ce triptyque comprend deux longs mouvements, marqués tous deux Pesante (le second sous la forme d’un thème varié, la sixième et dernière variation étant une fugue), qui encadrent un Scherzo d’allure dansante et chantante, comme quelque écho de Mitteleuropa.


Enseignant à l’UCLA, le violoncelliste italo-canadien Antonio Lysy (né en 1963) défend avec passion la partition et Neal Stulberg, directeur musical du Philharmonia de l’UCLA depuis 2005, tire le maximum de ses musiciens, mais l’enregistrement, réalisé en public dans une acoustique qui ne favorise guère la fusion des pupitres, semble ne pas rendre pleinement justice au potentiel de ces pages.


Le site consacré à Eric Zeisl par son petit-fils E. Randol Schoenberg
Le site du Philharmonia de l’UCLA
Le site d’Antonio Lysy


Simon Corley

 

 

 

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