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03/12/2013
Ludwig van Beethoven : Missa Solemnis, opus 123

Marlis Petersen (soprano), Gerhild Romberger (alto), Benjamin Hulett (ténor), David Wilson-Johnson (basse), Collegium vocale Gent, Orchestre des Champs-Elysées, Philippe Herreweghe (direction)
Enregistré au Concertgebouw de Bruges (16-19 novembre 2011) – 75’22
Phi LPH 007 (distribué par Outhere) – Notice de William Drabkin et texte chanté (en anglais, français, allemand et néerlandais)





Cette version de la Missa Solemnis, monument dans l’œuvre de Ludwig van Beethoven (1770-1827), est extrêmement intéressante du strict point de vue chronologique. Tout d’abord, elle constitue la deuxième gravure réalisée par Philippe Herreweghe et les siens après celle enregistrée en concert les 20 et 21 février 1995, pour Harmonia Mundi: plus de quinze ans après, il est important de voir si la conception du chef belge a changé ou non. Ensuite, cet enregistrement fait suite à une tournée au cours de laquelle ces mêmes interprètes avaient donné la Missa Solemnis, notamment au Théâtre des Champs-Elysées, le 14 novembre 2011. Là encore, l’auditeur-spectateur est curieux de déceler les éventuels changements entre le studio et le concert.


Qu’en est-il, alors, de l’interprétation elle-même? Magnifiquement enregistrée (on apprécie la clarté des plans sonores, la faible réverbération du lieu et les micros idéalement placés par rapport aux solistes, notamment instrumentaux), cette version est largement préférable à celle de 1995, qui, pourtant déjà de très haut niveau, étonnait par sa fraîcheur et sa spontanéité, par ses attaques nettes, par le trait acéré. Ici, et cette tendance de fond apparaît dès le Kyrie, Herreweghe aborde l’œuvre avec plus de retenue dans le tempo, dirigeant le tout avec une ampleur qui n’avait pas été présente à ce point lors du concert donné quelques jours auparavant. Illustration de ce pli: la dernière syllabe du Kyrie, prononcée après une légère attente, suscitant presque la fébrilité de l’auditeur. Le Gloria, comme le Credo quelques minutes plus tard, est conquérant: les cors naturels explosent, les cordes s’emportent sans que Philippe Herreweghe ne néglige pour autant la douceur lorsqu’elle est requise, magnifiquement illustrée par la petite harmonie (en particulier les clarinettes). Les quatre solistes vocaux sont également excellents, réalisant un équilibre idéal dans les timbres lorsqu’ils chantent le «Qui tollis»; ils ne se départiront d’ailleurs jamais de ce niveau comme en témoigne un très délicat Sanctus, passage dans lequel Alessandro Moccia réalise une très belle prestation, les sonorités de son violon étant plus justes que lors du concert, y compris dans les aigus si périlleux. La seule déception réside sans doute dans la prestation de la basse David Wilson-Johnson dont la voix est un brin trop claire pour l’Agnus Dei que Herreweghe prend peut-être un peu trop rapidement, du moins dans les premières minutes.


En dépit de ces menus reproches, il n’en demeure pas moins que, parmi les interprétations sur instruments d’époque, cette version se situe au plus haut niveau. Même si elle n’éclipse pas à notre sens la version Gardiner (chez Archiv) et, dans une toute autre optique évidemment, la version Karajan réalisée chez EMI, la vision laissée par Herreweghe s’avère exemplaire de la première à la dernière minute.


Le site de Marlis Petersen
Le site de David Wilson-Johnson
Le site du Collegium Vocale de Gand
Le site de l’Orchestre des Champs-Elysées


Sébastien Gauthier

 

 

 

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