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06/24/2012
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n°1, opus 77/99
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Eugène Ysaÿe : Sonate pour violon seul n°3, opus 27 n°3
Victor Kissine : Caprice pour violon et piano
Maurice Ravel : Sonate pour violon et piano n°2
Ernest Bloch : Nigun
Niccoló Paganini : Concerto pour violon n°1, opus 6
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, opus 61
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n°3, opus 108
Kenji Sakai : Concerto pour violon

Andrey Baranov, Tatsuki Narita, Artiom Shishkov, Hyun Su Shin, Yu-Chien Tseng, Esther Yoo (violon), Daniel Blumenthal, Dasha Moroz, Dana Protopopescu, Takashi Sato (piano), Orchestre national de Belgique, Gilbert Varga (direction)
Enregistré en public à Flagey et au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles (mai 2012) – 222’52
Un coffret de trois disques QEC2012





Une semaine après la proclamation des résultats, le coffret de la session 2012 du Concours Reine Elisabeth était déjà en vente. Bravo mais quand des DVD seront-ils enfin proposés surtout que le soixante-quinzième anniversaire (voir ici) aurait pu constituer une excellente occasion ? Les trois disques comportent une sélection des prestations des six finalistes classés durant la finale au Palais des Beaux-Arts ainsi que durant la demi-finale qui s’est tenue exceptionnellement à Flagey. Toujours pas rénovée, la Grande Salle du Conservatoire a été jugée trop peu sûre pour accueillir le concours cette année mais, paradoxalement, elle l’est de toute évidence assez puisque de nombreux musiciens et spectateurs s’y rendront encore toute la saison prochaine.


En tout cas, cette publication permet de réécouter à tête reposée ces jeunes violonistes, une fois la tension et l’effervescence retombées. Le prix remporté par l’un ou le non-classement d’un autre peut dès lors susciter quelques interrogations. Présidé, comme d’habitude, par Arie Van Lysebeth et constitué cette année de Pierre Amoyal, Augustin Dumay, Patrice Fontanarosa, Daniel Hope, Nai-Yuan Hu, Lewis Kaplan, Min Kim, Philippe Koch, Shirly Laub, Mihaela Martin, Natalia Prischepenko, Tatiana Samouil, Akiko Suwanai et Vera Tsu Weiling, le jury a consacré une authentique personnalité en octroyant le premier prix à Andrey Baranov né en 1986 en Russie – rappelons à ce stade que le palmarès résulte de la somme des points remis par les membres du jury à l’issue de chaque prestation lors de la finale et que ceux-ci ne délibèrent pas. Le vainqueur ne livre pas un Premier Concerto de Chostakovitch d’une précision irréprochable (intonation dans le «Nocturne») mais il s’y investit avec fermeté et panache au point d’émettre quelques grognements dans une cadence solidement construite. Un «Burlesque» enflammé conclut une interprétation relevant davantage du concert que d’un concours.


Deuxième prix, Tatsuki Narita (né en 1992 au Japon) a choisi le Premier Concerto de Paganini qu’il exécute avec lyrisme, éclat et caractère. Pleine et moelleuse, la sonorité constitue une des principales qualités de ce musicien impressionnant comme le démontre une Troisième Sonate d’Ysaÿe ample, souple et chaleureuse. En revanche, la titulaire du troisième prix, Hyun Su Shin (née en 1987 en Corée), aurait pu être classée plus bas ou figurer parmi les finalistes non classés sans susciter beaucoup de remous : Concerto de Sibelius honnête mais tiède et impersonnel, Troisième Sonate de Brahms précipitée, crispée et en surface. Il aurait été dommage qu’Esther Yoo (née en 1994 au Etats-Unis) ne remporte aucun prix : le quatrième lui revient assez logiquement malgré un Concerto de Beethoven – excellent choix – qui s’essouffle à la fin : jeu épanoui, contrôlé dans les détails, à la sonorité remarquable et à l’émission franche. Quelques imperfections l’ont sans doute privée d’une meilleure place au palmarès. Un beau tempérament de musicien toutefois. Le cinquième et le sixième prix reviennent, respectivement, au benjamin et à l’aîné des finalistes : Seconde Sonate de Ravel affutée et éloquente de Yu-Chien Tseng (né en 1994 à Taïwan) et Nigun de Bloch évocateur d’Artiom Sishkov (né en 1984 en Biélorussie). Dix ans d’écart, c’est beaucoup à cet âge mais en termes de résultat, la différence peut être ténue. Bref, le concours a révélé cette année deux véritables musiciens (Baranov, Narita) et deux jeunes pousses dont il faut sans doute retenir le nom (Yoo et Tseng). Dirigé par Gilbert Varga, habitué à cet exercice, l’Orchestre national de Belgique suscite l’admiration car en plus de ses longues prestations en soirée, il répète avec les finalistes l’après-midi.


Un mot sur les imposés de la demi-finale et de la finale, respectivement le Caprice pour violon et piano de Victor Kissine (né en 1953), commandé pour l’occasion, et le Concerto pour violon de Kenji Sakai (né en 1977) qui a remporté avec cet ouvrage le Concours Reine Elisabeth de composition l’année passée (jury constitué de Unsuk Chin, Michael Jarrell, Bruno Mantovani, Peter Swinnen et Frederik Van Rossum). Chacun des auteur a retenu le meilleur interprète de son œuvre : Andrey Baranov pour ce Caprice digne d’intérêt et permettant vraiment au violoniste de s’exprimer et Tatsuki Narita pour ce Concerto pour violon typique de ces imposés du concours (séduction sonore, vitalité, maîtrise de la forme) et qui révèle une fine connaissance du timbre des instruments de l’orchestre – exécuté par douze violonistes différents lors du concours, le sera-t-il à l’avenir par un treizième ?


A noter enfin que les premiers souscripteurs de ce coffret bénéficient d’un disque supplémentaire qui comporte trois Concertos de Mozart joués en demi-finale : le Troisième par Andrey Baranov, le Quatrième par Hyun Su Shin et le Cinquième par Artiom Shishkov, chacun accompagné par l’Orchestre royal de chambre de Wallonie dirigé par Michael Hofstetter. Rien de décisif ni d’exceptionnel dans ce bonus mais force est de constater à quel point cette musique constitue décidéement pour chaque lauréat une véritable épreuve de vérité, où certains s’en sortent bien mieux que d’autres.


Le site du Concours Reine Elisabeth


Sébastien Foucart

 

 

 

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