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06/04/2012
Alfredo Casella : Concerto pour orchestre, opus 61 – A notte alta, opus 30 – La donna serpente (Suites n° 1 et n° 2), opus 50
Martin Roscoe (piano), BBC Philharmonic, Gianandrea Noseda (direction)
Enregistré à Salford (5 août et 22-23 novembre 2011) – 73’26
Chandos CHAN 10712





Après la série publiée chez Naxos, comprenant notamment l’intégrale des Symphonies, et une merveilleuse Troisième parue chez cpo, l’opportun retour en grâce de la musique symphonique d’Alfredo Casella (1883-1947) se confirme avec le deuxième volume que lui consacre Chandos.


Point de symphonie ici – contrairement au premier volume, qui présentait le premier enregistrement mondial de la Deuxième – mais un autre inédit au disque, le Concerto pour orchestre (1937), destiné à Mengelberg et au Concertgebouw à l’occasion du cinquantième anniversaire de la phalange amstellodamoise. Structurée en trois mouvements («Sinfonia», «Passacaille» et «Hymne») dont la durée totale approche la demi-heure, l’œuvre n’atteint peut-être pas tout à fait la réussite de la Troisième Symphonie, qu’elle précède de deux ans seulement. Mais cela tient peut-être aussi au caractère brillant du genre, «créé» par Hindemith en 1925. Casella est certes l’un des premiers à s’y adonner, avant ceux qui marqueront le plus ce domaine (Kodály, Bartók, Lutoslawski), mais il s’inscrit dans l’engouement italien pour le concerto pour orchestre, dont témoignent Malipiero (1931), Pilati (1932) et surtout Petrassi, qui devait en composer huit entre 1933 et 1972. La musique, tour à tour revigorante et énigmatique, d’un lyrisme radieux ou mélancolique, évoque furtivement Roussel, Stravinski, Martinů (avec le piano intégré à l’orchestre), Prokofiev et Hindemith mais aussi Mahler, qui tempère une tendance volontiers néoclassique. Elle va toutefois bien au-delà d’un simple collage de ces influences éclectiques et d’une écriture instrumentale somptueuse, servie par le Philharmonique de la BBC (Manchester) et son conductor laureate, Gianandrea Noseda.


Au plus profond de la nuit (1917/1921), «poème musical» pour piano et orchestre (à l’origine pour piano seul), fut inspiré, ainsi que l’indique la notice très complète (en anglais, allemand et français), par la liaison de Casella avec son élève Yvonne Müller, qui devint sa seconde épouse et à laquelle la partition est dédiée. Datant de la fin de la période moderniste du compositeur, cette nuit sombre, pleine de sortilèges inquiétants, demeure Lento molto misterioso ou Andante molto tranquillo hormis une très courte et violente section centrale. Elle tient bien moins des jardins de Falla que de la «transfiguration» de Schönberg, ne serait-ce que par le programme qui la sous-tend, mais pourrait davantage encore être rapprochée du style des avant-gardistes russes de l’époque.


Du premier (et principal) de ses trois opéras, La Femme serpent (1932), d’après la pièce de Gozzi dont Wagner s’était également inspiré pour ses Fées, Casella a tiré lui-même deux Suites de trois numéros chacune, soit plus de vingt minutes de musique, inégalement réparties au profit de la Seconde. Celle-ci mériterait sans doute plus souvent – ce n’est guère difficile, vu sa rareté – les honneurs du concert, ne serait-ce que sa «Sinfonia» initiale, qui n’est autre que l’ouverture de l’opéra et pourrait avantageusement changer, de temps à autre, de celle pour The School for scandal de Barber ou de celle de Candide de Bernstein. Mis en valeur par son brio orchestral si caractéristique, on retrouve également les grands élans lyriques de Casella dans un puissant «Prélude» (du troisième et dernier acte) mais aussi dans la brève «Musique du rêve du roi Altidor» de la Première Suite, qui comprend par ailleurs une «Marche guerrière» dont l’alacrité – est-ce l’influence du nom de Gozzi? – suggère fortement L’Amour des trois oranges.


Simon Corley

 

 

 

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