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06/01/2012
Johann Gottlieb Goldberg : Cantates «Durch die herzliche Barmherzigkeit» et «Herr, die Heiligen haben abgenommen»
Johann Ludwig Krebs : Magnificat «Meine Seele erhebt den Herrn» (*)
Johann Ludwig Bach : Missa brevis super cantilena «Allein Gott in der Höh’ sei Ehr» (*)

Sophie Karthäuser (soprano), Marianne Vliegen (alto), Stephan Van Dyck (tenor), Lieven Termont (baryton), Ensemble vocal et instrumental Ex Tempore, Florian Heyerick (direction)
Enregistré en la Chapelle Bijloke, Gand (septembre 2002) et au Cloître de la Chapelle Saint-Vincent de Gijzegem, Alost (janvier et octobre 2011) – 61’31
Ricercar RIC 317 – Notice trilingue (français, anglais et allemand) de Florian Heyerick





Sélectionné par la rédaction


Qu’il n’était pas facile d’être Johann Sebastian Bach et de devoir composer autant de cantates que cela était nécessaire... C’est la raison pour laquelle le Cantor de Leipzig prenait l’habitude de diriger des œuvres d’autres compositeurs, qu’il mêlait aux siennes propres et qui lui permettaient de pallier ainsi un éventuel manque d’inspiration ou, tout simplement, de temps. Le présent disque nous permet de faire une incursion dans le répertoire de trois de ces compositeurs à travers des enregistrements qui s’étalent sur une décennie et qui, en dépit d’une prise de son parfois nébuleuse pour ce qui est de Goldberg, font véritablement office de révélation.


Comment ne pas commencer, justement, par ce fameux Johann Gottlieb Goldberg (1727-1756), dont le nom est passé à la postérité pour avoir été un des premiers interprètes, voire le créateur, des célèbres variations éponymes composées par Bach lui-même? Décédé prématurément à l’âge de 29 ans (sans doute de la tuberculose), il a laissé derrière lui quelques œuvres de musique de chambre (des sonates pour deux violons et basse continue) ainsi que deux concertos pour clavecin. Ici, nous avons l’opportunité d’entendre deux œuvres religieuses, deux cantates, composées vraisemblablement en 1742 mais dont on ne connaît malheureusement pas la date de création avec précision. La Cantate «Durch die herzliche Barmherzigkeit» bénéficie ici d’une interprétation tout à fait exceptionnelle grâce à un chœur superlatif: dès le premier mouvement («Durch die herzliche Barmherzigkeit»), la douceur, la respiration, la force sous-jacente impressionnent, servies par une magnifique prise de son qui permet aux voix d’emplir totalement l’espace de la Chapelle Bijloke de la ville de Gand. Cette beauté des voix, on la retrouve de la plus belle manière tout au long de la cantate, notamment dans les passages «Dass er erscheine denen» et «Johannes ging vor Jesu her». Les parties solistes passent au second plan mais l’intervention de la jeune soprano Sophie Karthäuser, qui était alors presqu’inconnue et qui a depuis gagné ses galons de chanteuse émérite, dans l’air «Dunkle Wolken, weicht, verschwindet», accompagnée par un superbe violon, est à marquer d’une pierre blanche. Très belle œuvre également, la Cantate «Herr, die Heiligen haben abgenommen» bénéficie là encore d’un chœur irréprochable (l’enchaînement des passages «Hilf, Herr! die Heiligen haben abgenommen» et «Einer redet mit dem andern unnütze Dinge») et d’un air très léger, enjoué, presque amusé, chanté par le ténor Stephan Van Dyck.


Fils d’un organiste qui avait été l’élève de Bach, Johann Ludwig Krebs (1713-1780) a étudié à Weimar puis a été musicien à la Thomasschule de Leipzig de 1726 à 1735, où officiait également Johann Sebastian Bach. Il ne pouvait donc manquer d’être influencé par l’immense figure qui dominait alors le paysage musical germanique. Ayant laissé un certain nombre d’œuvres religieuses derrière lui, il est également connu pour avoir eu un fils très talentueux, Johann Gottfried Krebs (1741-1814), organiste et compositeur de nombreuses cantates. La présente pièce, le Magnificat «Meine Seele erhebt den Herrn», présente assez peu d’intérêt, se limitant à une succession (très bien faite par ailleurs) de chœurs, épaulée par un orchestre plutôt discret.


Cousin de Johann Sebastian, Johann Ludwig Bach (1677-1731), connu sous le surnom de «Bach de Meiningen», est relativement connu, l’ensemble Ex Tempore ayant d’ailleurs déjà gravé un disque consacré à ce compositeur qui comporte quelques motets. Ainsi, une de ses plus belles œuvres est certainement la Trauermusik (superbe version que celle enregistrée par l’Académie de musique ancienne de Berlin chez Harmonia Mundi), dotée de deux chœurs et d’un orchestre plutôt étoffé qui, pour certains, préfigurerait ce que Johann Sebastian Bach utilisera plus tard dans sa Passion selon saint Matthieu. La Missa brevis qu’il nous est ici donné d’écouter a déjà connu une belle version au disque, dirigée par Hermann Max à la tête de son Kleine Konzert (au sein d’un coffret de trois disques consacrés à ce compositeur et publié chez Capriccio). La présente version est en tous points supérieure, en raison tout d’abord d’une prise de son très claire, aérienne. La Missa brevis super cantilena «Allein Gott in der Höh’ sei Ehr» mêle très adroitement passages vocaux et instrumentaux dans un camaïeu de couleurs tout à fait étonnant. L’entrée est superbe, donnée notamment par un magnifique violon solo, avant que le «Gloria in excelsis Deo» ne s’épanouisse pleinement: un chœur d’enfants rejoint alors les chanteurs, le premier violon domine l’ensemble instrumental et la ferveur gagne immédiatement l’auditeur. Quant à la fin, on notera avec le plus grand intérêt le contraste entre le «Domine Fili unigenite», tout en douceur (quelles voix de ténors !) et le très vif «Quoniam tu solus sanctus» où domine une joie totalement décomplexée: on ne peut qu’y souscrire après avoir écouté ce disque de tout premier plan!


Le site de l’ensemble Ex Tempore


Sébastien Gauthier

 

 

 

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