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05/26/2012
«Italian Concertos»
Antonio Vivaldi : Concerto pour deux flûtes à bec, deux hautbois, cordes et basse continue en ré mineur, RV 566 [1] – Concerto «in due cori» en la majeur, RV 585 [1] –Concertos pour flûte, cordes et basse continue en fa majeur, opus 10 n° 1, RV 533 «La tempesta di mare», et en sol mineur, opus 10 n° 2, RV 439 «La notte» [2] – Concerto pour hautbois, basson, cordes et basse continue en sol majeur, RV 545 [1] – Concerto pour trois violons, cordes et basse continue en la mineur, RV 552 «Per eco in lontano» [2]
Francesco Durante : Concertos n° 1 en fa mineur, n° 3 en mi bémol majeur et n° 8 en la majeur «La pazzia» [3] – Concerto pour clavecin en si bémol majeur [4]
Leonardo Leo : Concerto pour violoncelle en ré mineur [4]
Giovanni Battista Pergolese : Concerto pour violon en si bémol majeur [4]

Concerto Köln, Werner Erhardt (violon solo et direction)
Enregistré en la St. Immanuelkirche de Wuppertal (mars 1988 [1]), au Centre culturel de Lindlar (décembre 1988 [2]), au forum culturel de Kempen (mai 1990 [3] et janvier 1992 [4]) – 120’
Coffret de deux disques Capriccio 5132 – Notice (en allemand et en anglais) de Peter Wollny et Michael Stegemann





Bien qu’aucune actualité ne justifie véritablement cette réédition de concertos enregistrés pour certains voilà plus de vingt ans, on se rue sur ce double disque tant le Concerto Köln est, depuis près d’un quart de siècle, un des ensembles majeurs du répertoire baroque et classique. Créé en 1985 par un groupe d’amis passionnés, il a marqué l’histoire de l’enregistrement en redécouvrant des compositeurs totalement oubliés qui, depuis, sont devenus de véritables classiques: souvenons-nous de ces symphonies de Joseph Martin Kraus! De celles, plus récemment enregistrées, d’Henri-Joseph Rigel! Des disques formidables consacrés à Anton Eberl, Leopold Kozeluh ou Antonio Rosetti! Des albums truculents consacrés à Gossec, à «La Prise de la Bastille» ou à «L’Age d’or de la Cour de Mannheim»! L’ensemble, qui a également donné ses lettres de noblesse à l’oratorio et à l’opéra, notamment sous la direction de René Jacobs, fait figure de pionnier et de défricheur de tout premier ordre, ouvrant sans nul doute la voie à nombre d’ensembles de musique baroque ou classique qui, à leur tour, découvrent, pour notre plus grand bonheur, quelques pépites ici ou là.


Même si le répertoire du Concerto Köln est très étendu et diversifié, se souvenait-on que, parmi leurs premiers disques, figuraient en bonne part des compositeurs italiens, à commencer par Antonio Vivaldi (1678-1741)? Les deux disques présentés ici nous le rappellent à bon escient. Car c’est bien le Prêtre roux qui est ici le premier servi, et de quelle manière! Les flûtes à bec et les hautbois virevoltent dans le RV 566, dans l’Allegro du RV 585 «in due cori», un vent de fraîcheur souffle sur le célèbre RV 239 «La notte» qui recevra néanmoins toutes ses lettres de noblesse dans l’interprétation indépassable de l’Europa Galante dirigée par Fabio Biondi. De même, comment ne pas se laisser entraîner par la flûte du RV 433 «La tempesta di Mare» ou par le mouvement conclusif (Allegro molto) du RV 545, où basson et hautbois jouent au jeu du chat et de la souris? En revanche, et sans que les qualités de l’interprétation soient masquées pour autant, on sera légèrement moins convaincu par le Concerto pour trois violons RV 552 «Per eco in lontano», quelque peu prosaïque, notamment dans le premier mouvement.


Mais toutes les autres plages sont du plus haut niveau et nous avons plaisir à retrouver là le vrai Concerto Köln, celui qui exhuma des pièces et des compositeurs dans leur ensemble afin de leur donner une nouvelle notoriété. Les arêtes tranchantes, les accents (joués sans aucune brutalité) du magnifique Troisième Concerto de Francesco Durante (1684-1755) illustrent à merveille l’enthousiasme de ces musiciens qui, au passage, se jouent des moindres difficultés techniques d’une partition qui multiplie les ornementations et les clins d’oeil. On retrouve ces caractéristiques dans le très beau Premier Concerto du même Durante, dont le style n’est pas sans rappeler celui de Heinichen par exemple, que ce soit dans les syncopes de l’Andante, dans le timbre des violons de l’Amoroso ou dans le rythme effréné de l’Allegro final: on se régale! De même, on saluera l’excellence de ce Concerto pour clavecin (quel mouvement central!) ainsi que l’Allegro final du Concerto «La pazzia» qui, à chaque note, nous rappelle immanquablement l’influence que Vivaldi aura pu exercer sur l’ensemble de l’Europe musicale de cette époque.


Œuvres concertantes de moindre importance mais tout aussi intéressantes, les Concerto pour violoncelle de Leonardo Leo (1694-1744) et, surtout, le Concerto pour violon en si bémol majeur de Giovanni Battista Pergolese (1710-1736), qui étale là des couleurs propres: ce n’est pas du Vivaldi, ce n’est pas du Corelli mais c’est bien un style original que l’on n’a malheureusement pas fréquemment l’occasion d’écouter. Ne serait-ce que pour cette raison, ce double disque est un petit bijou.


Le site du Concerto Köln


Sébastien Gauthier

 

 

 

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